Cours de français convenant au lycée et au collège, sur le thème de: L'écriture et ses fonctions
[...] Son père est tué en 1940, et sa mère déportée en 1943. Sans aucune autre famille, Perec fait de la littérature son monde, le lieu ou il se trouve foyer et amis. Il dit à propos de ses parents dont il a dû faire le deuil très jeune : J'écris parce qu'ils ont laissé en moi leur marque indélébile, et que la trace en est l'écriture. L'écriture est le souvenir de leur mort et l'affirmation de ma vie. Écrire le manque. Écrire la guerre et les deuils. [...]
[...] La violence de tes émotions. Dès que le souvenir que tu en as gardé les ressuscite, le flot se libère, ton esprit se brouille, ton langage se désarticule, les mots eux-mêmes restent enlisés dans leur gangue, et c'est comme une main qui se ferme sur ta gorge. Si tu voulais à toute force donner une idée de ton état, il te faudrait bégayer, te mettre à geindre. Ton trop grand désir de bien faire. Comparée à tes moyens, une exigence beaucoup trop haute. [...]
[...] Il y a ses grands airs du soir, quand le soleil couchant joue à la parer de rose, de mauve, de jaune, comme d'écharpes fastueuses et précaires.[ ] Je la vois même de ma terrasse, sertie dans une petite porte toujours ouverte, aménagée tout exprès pour lui servir de cadre. On peut dire que ma maison est sous son obédience. Pourtant c'est une toute petite maison, très secrète, à flanc de pente, et presque invisible sous ses platanes. C'est la plus discrète des maisons. Elle est unique. [...]
[...] N'est-ce pas une renaissance que l'écriture offre à celui qui se lance dans l'aventure des mots ? Un lâcher-prise C'est là un des effets libérateurs de l'écriture, celui qui permet de se laisser aller, de lâcher prise, pour retrouver des émotions originelles, longtemps enfouies. On ne censure rien, dans ce cas, mais on laisse sortir les mots tels qu'ils viennent à l'esprit. La confiance en soi qui émane alors est une preuve de respect à l'égard des sentiments éprouvés, et cette démarche est déjà un acte thérapeutique. [...]
[...] L'être que j'appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903, vers les huit heures du matin, à Bruxelles[ Ayant ainsi consigné ces quelques faits qui ne signifient rien par eux-mêmes, et qui, cependant, et pour chacun de nous, mènent plus loin que notre propre histoire et même que l'histoire tout court, je m'arrête, prise de vertige devant l'inextricable enchevêtrement d'incidents et de circonstances qui plus ou moins nous déterminent tous. Marguerite Yourcenar, Le Labyrinthe du monde. l'autofiction Une des fonctions bénéfiques de l'écriture est de nous tenir en éveil. Écrire au quotidien, comme on se lève, sans se poser de question ni chercher ce qu'on a à dire. [...]
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