Michel Serre montre en quoi la philosophie humaniste en fondant sur la raison l'unique source de droit a oublié la nature et n'a considéré que l'homme comme sujet de droits. Ainsi, le contrat social est considéré comme le moyen de sortir de l'état de nature. Reprenant certaines thèses de Hannah Arendt dans la Crise de la culture, Luc Ferry (Le nouvel ordre écologique) défend l'idée d'un plus grand respect de l'environnement que l'on pourrait concilier avec les principes de la démocratie libérale. Faut-il, pour assurer la protection de notre environnement, que nous lui accordions des droits égaux, voire supérieurs, à ceux des être humains ?
[...] Quels sont les dangers d'un écologisme radical ? Dans quelle mesure doit-on attribuer un statut juridique aux animaux et à la nature en général ? Derrière le débat sur l'écologie se cache celui de la signification que l'on attribue au terme de culture. Une fois connus l'intérêt et les dimensions de la question, il faut définir avec précision le terme d'écologie. L'auteur distingue trois courants ayant une interprétation différente de l'écologie. Tout d'abord, pour certains, à travers l'écologie, c'est l'homme qu'il s'agit de protéger. [...]
[...] Michel Serres montre ensuite en quoi la société actuelle est négligente. Il part de la définition de la religion qui peut avoir pour origine religare qui signifie relier ou religere qui signifie assembler, recueillir. Le contraire du fait religieux est négligence. " Le mot négligence fait comprendre notre temps La modernité est négligeante, elle a oublié la nature mais, elle commence à s'adresser à notre langue car nous avons agis comme de parasites, nous ne pouvons plus négliger la Terre car nous l'avons en partie détruite. [...]
[...] L'écologisme, aussi radical soit-il, est moins dangereux que les dizaines de Tchernobyl qui nous menacent et l'on ne peut aujourd'hui adopter le thèses du laisser-faire. De nombreux faits viennent à l'appui des thèses de l'auteur qu'il n'utilise pas mais auxquels il pourrait faire allusion (par exemple : les problèmes de la couche d'ozone, la pollution urbaine, les marées noires . D'autre part, la question juridique de l'environnement et de don statut mobilise une population de plus en plus importante. En d'autres termes, l'attention portée par les populations à la nature ne cesse de croître. [...]
[...] Ferry montre ainsi la parenté entre l'écologie et l'extrême droite. De même, Ferry détaille l'écoféminisme - qui lie le manque de respect pour l'environnement à la place insuffisante que la société moderne accorde aux femmes en son sein - pour montrer sa parenté avec l'écologie profonde. On peut tout de même se demander si procéder par rapprochements avec des théories extrêmes. En effet, les conséquences des totalitarismes ont été terribles et l'écologie profonde n'a tout de même pas la même dimension. [...]
[...] L'homme s'arrache à son univers naturel. Les tenants de l'écologie profonde se reconnaissent davantage dans la tradition romantique. Selon celle-ci, l'homme ne saurait être homme que parmi les siens, dans la communauté qui ‘entoure déjà. Celui qui prétend être libre en se déracinant perd sa qualité d'humain. La critique de la modernité menée par l'écologie profonde est donc une attaque contre l'humanisme qui place ‘homme au centre du Monde et constitue la base de notre civilisation. Partant, c'est une nouvelle civilisation - soit une authentique révolution - que les écologistes profonds appellent de leur voue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture