La différence tend à être de mieux en mieux reconnue et de plus en plus acceptée dans les sociétés contemporaines. Chacun a donc le droit, c'est a dire la possibilité juridique d'être différent. Toutefois, les lois ne suffisent pas pour permettre les différences. Il est nécessaire que la société reconnaisse en même temps ce droit. Or, il reste encore difficile aujourd'hui d'être différent : celui qui sort de la norme, des règles fixées par une société, subit immanquablement de multiples rejets. Le droit à la différence demeure ainsi souvent théorique
[...] Le droit à la différence semble donc accepté ; La différence est presque une nouvelle mode : l'individu réclame plus de personnalisation dans la culture de masse et la consommation massive. On pourrait donc présenter le droit a la différence comme, une valeur acquise. Toutefois, si ce droit est garanti par la loi et si la différence est de plus en plus recherchée par la société, dans les faits, le droit à la différence est souvent bafoue : le droit à la différence est reconnu tant qu'il ne sort pas d'un cadre bien défini. III. [...]
[...] Cette réticence vis à vis du droit à la différence prouve que les sociétés occidentales sont certes prêtes à accepter le principe (d'où la prolifération des lois), mais refusent encore certaines différences Or, ce droit est fondamental car il conditionne les progrès de l'humanité, et ce même s'il ne faut pas confondre droit à la différence et anomie. Dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, Kant montre que l'humanité connaît une progression globale historique : l'espèce évolue positivement au fil des générations. Or, l'existence d'une norme dans une société bloque toute possibilité d'évolution. En effet, la norme condamne le plus souvent les innovations trop radicales ; l'espèce selon la vision kantienne ne peut plus évoluer. La fourchette (Norbert Elias développe cet exemple) était ainsi au début considère comme un instrument diabolique. [...]
[...] Il est difficile pour un individu d'accepter un être qu'il ne reconnaît pas comme un de ses semblables (physiquement comme culturellement). Et donc, le processus est long pour que le droit à la différence devienne plus qu'un ensemble de lois, mais une règle de vie. [...]
[...] Cependant, les sociétés ne sont pas toujours adaptées aux différences : le mode de pensée politically correct ne dans l'université américaine de Berkeley interdit toute originalité déviante. Plus généralement, la culture anglo-saxonne (américaine) envahit le monde entier par le biais de la consommation de masse : les cultures sont donc absorbées par une culture unique, dans un village global On ne peut pas considérer que cette culture rejette directement les autres. Néanmoins, le processus se fait en douceur et aboutit à une disparition des différences culturelles. Le droit stricto sensu à la différence n'est pas menace. C'est la possibilité d'être différent qui l'est. [...]
[...] Chacun a donc le droit, c'est a dire la possibilité juridique d'être différent. Toutefois, les lois ne suffisent pas pour permettre les différences. Il est nécessaire que la société reconnaisse en même temps ce droit. Or, il reste encore difficile aujourd'hui d'être différent : celui qui sort de la norme, des règles fixées par une société, subit immanquablement de multiples rejets. La vie du pianiste de jazz Petrucciani est certes un modèle d'intégration, mais c'est un cas isolé. Le droit à la différence demeure ainsi souvent théorique : si les sociétés primitives rejetaient littéralement la différence (les habitants de l'Egypte antique égorgeaient les roux), le refus du droit à la différence est plus dissimule aujourd'hui. [...]
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