« La loi naturelle est l'instinct qui nous fait sentir la justice » écrit Voltaire dans son Dictionnaire Philosophique. C'est à partir de ce préambule que nous nous proposons d'aborder le sujet proposé. En aucun cas cette phrase ne saurait avoir valoir d'absolu, néanmoins elle a le mérite d'illustrer la démarche analytique de ce devoir. Nous nous fonderons sur une démarche ontologique, c'est-à-dire celle de la question de la moralité comme principe universel et fondement de l'individu. Pour cela, nous nous concentrerons sur deux disciplines principalement, la philosophie et la littérature, qui, toutes deux, prétendent à l'universalisation Car, la question de la désobéissance renvoie par définition à celle de la loi et de ses applications.
[...] Tout à coup une porte s'ouvre: Entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime François de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe Obéir, c'est comme boire et manger : rien ne vaut ça quand on en manque depuis longtemps écrit Hermann Hesse dans Le Loup des Steppes. C'est à partir de cet épilogue que nous nous proposons de conclure le sujet proposé. Nous nous sommes fondés sur une démarche ontologique, c'est-à-dire celle de la question de la moralité comme principe universel et fondement de l'individu. [...]
[...] La figure du souverain est en la plus parfaite illustration, étant collectif il ne peut parler en son nom et se soumettre à sa propre volonté : il n'a d'existence que de tendre vers le bien commun. Dès lors, la question de la désobéissance légitime n'a pour Rousseau que peu de sens, en effet il n'est pas dans l'intérêt de l'homme de mal légiférer. Les théoriciens du contrat social démontrent la nécessité d'entrer en société pour l'homme ainsi que le devoir de la réglementer par un ensemble de lois qui en pérennisent l'existence. La philosophie, lorsqu'elle s'attarde à discourir sur la nature humaine, semble s'attaquer à un nœud gordien. [...]
[...] S'il y a consensus collectif et désintéressé sur la question de la morale d'une loi, alors il est légitime de dissoudre le souverain. À la différence de Hobbes, Rousseau décrit un état de nature où l'homme se caractérise par une parfaite pondération entre ses désirs et les ressources dont il dispose. L'homme naturel n'est qu'instinct et sensation, ses désirs ne passent pas par ses besoins physiques, les seuls biens qu'il connaisse dans l'univers sont la nourriture, une femelle et du repos[27] Dès lors, il ne cherche aucunement le vivre ensemble, il n'est pas réfractaire à la société ; mais il n'y est pas enclin. [...]
[...] Nous avons vu que la désobéissance civile est une idée ancienne et qu'on en trouve les prémisses dès l'Antiquité. Les Grecs croyaient en un Cosmos hiérarchisé et valorisé auquel on pouvait se référer pour contester les lois de la Cité, c'est le cas d'Antigone. Cette idée n'a eu de cesse d'occuper les philosophes ainsi que les poètes (le premier d'entre eux à se soustraire à l'obéissance, n'est–il pas Orphée et de se complexifier à mesure que les sociétés se modernisaient. [...]
[...] Il s'inscrit davantage dans la capacité individuelle à produire une morale et une éthique supérieure à celles des sociétés car universelle elle serait par définition le propre de l'homme. La figure de l'homme en tant que sujet de lui-même se retrouve chez les monarchomaques, libellistes qui s'élèvent contre l'absolutisme à partir de la fin du XVIe siècle. Héritiers de la pensée de Démosthène, ils sont les précurseurs d'une certaine souveraineté du peuple fort éloignée cependant de la notion actuelle. L'œuvre principale de ce mouvement est Le Discours de la Servitude Volontaire de La Boétie. [...]
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