Cours de Philosophie de niveau Terminale sur le désir avec des références citées et expliquées sur Epicure, Schopenhauer, Spinoza, Hegel entre autres et un développement sur l'inévitable dialectique du maître et de l'esclave.
[...] Pour Hegel, la passion est le moteur de l'histoire. Pour Spinoza, le désir est l'appétit (désir rapporte au corps et à l'esprit) avec la conscience de lui-même. La passion n'est plus ce pathos qui nous affecte mais devient un déploiement d'énergie au service d'une égoïsme supérieur. La philosophie libérale prétend avoir une vision réaliste de l'Homme, c'est à dire que l'Homme est mû par ses passions, ses désirs, il cherche à maximiser ses interêts. Pour le capitalisme, le désir est une bonne chose. [...]
[...] Je ne désire jamais directement un objet, mon désir est toujours médiatisé par un autre sujet, une autre conscience. Tout désir repose sur la jalousie et l'envie. Freud a observé des cas pathologiques de jalousie maladives. Il constate que l'homme jaloux désire absorber, s'accaparer la puissance du désir de sa femme. Le jaloux désire ce qu'il n'a pas, c'est à dire l'énergie de la séduction, le rayonnement, le charisme et pour défier son impuissance, il cherche vampiriser la puissance d'attraction de sa femme, et à terme, à la détruire. [...]
[...] Peut-on penser le désir ? II / LE DESIR EST-IL LA MARQUE D'UN MANQUE OU D'UNE ENERGIE ? 1 ) Désirer, c'est manquer de . On croit spontanément qu'on désire parce qu'il nous manque quelque chose. L'absence d'un objet de satisfaction amène un sentiment d'insuffisance, de la frustration. En ce sens le désir est une expérience négative. Le but du désir, c'est de disparaître, sauf, dans l'amour courtois (l'essentiel y est le désir, le jeu de séduction, on aime désirer). [...]
[...] Schopenhauer radicalise cette conception. Pour lui, le désir est entièrement absurde, c'est le mal radical qu'on ne peut étouffer que par l'Art, en particulier la musique. Le désir viendrait du manque douloureux, consiste à souffrir et après une maigre satisfaction, il nous plonge dans l'ennui, le désir est sempiternel. Mais cette conception du désir n'est-elle pas un malentendu ? Est-ce qu'on comprend vraiment le désir quand on le rabat sur le besoin ? Désirer est-ce avouer notre insuffisance ou exprime un surcroît d'énergie ? [...]
[...] Ainsi, tout désir est désir de reconnaissance de soi par autrui. Le désir me fait être sujet et non objet. Dans le jeu, l'échange de désir, il en va d'une lutte des conscience, en ce sens tout désir est une violence, un combat entre des consciences. c ) La dialectique du maître et de l'esclave. Hegel montre que le désir est le lieu d'une reconnaissance réciproque des consciences de soi. En ce sens, par le désir, je cherche à prouver que j'ai une conscience indépendante alors même que ma conscience dépend de la reconnaissance de l'autre. [...]
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