Désir, désirs, Eros, effets du désir, instabilité des désirs
La philosophie a un lien constitutif avec le désir puisqu'elle tire son nom du désir qui l'anime : philosophie signifie en grec « amour de la sagesse » et Socrate, qui ne cesse de rappeler que tout son savoir se limite à savoir qu'il ne sait rien, admet une exception en se présentant comme un spécialiste d'Eros.
Néanmoins, la philosophie n'a de cesse de dénoncer certains des effets du désir. Il n'y a pas un désir, mais des désirs extrêmement diversifiés, changeants pour une même personne d'un moment à l'autre, d'une époque à l'autre… et aussi d'une personne à l'autre : on peut aimer ou ne plus aimer, et même haïr. Les désirs sont multiples. La diversité et l'instabilité des désirs rendent difficile de les enfermer dans une définition commune. Qu'est-ce que le désir ?
Cette question vise à ordonner, hiérarchiser… les effets du désir. Ainsi le mythe de l'attelage ailé qui représente les différentes composantes de l'âme dans le dialogue du Phèdre de Platon n'est pas seulement destiné à nous donner une représentation imagée, il est aussi mis en scène de la domestication de certains désirs.
[...] Il est présenté comme le moteur de l'activité humaine, comme une force dont l'intensité peut varier. IV Le désir comme puissance. Désir et procréation. C'est en le pensant sur le modèle du besoin que le désir est conçu essentiellement comme manque et souffrance. La souffrance du désir devrait plutôt être comparée à celle de l'enfantement. Le désir est désir de féconder, puissance d'enfantement, selon le corps pour les uns, selon l'âme pour les autres. Le philosophe est de ces derniers. Le rêve comme satisfaction du désir. Le désir est l'unique moteur du rêve. [...]
[...] Néanmoins, la philosophie n'a de cesse de dénoncer certains des effets du désir. Il n'y a pas un désir, mais des désirs extrêmement diversifiés, changeants pour une même personne d'un moment à l'autre, d'une époque à l'autre et aussi d'une personne à l'autre : on peut aimer ou ne plus aimer, et même haïr. Les désirs sont multiples. La diversité et l'instabilité des désirs rendent difficile de les enfermer dans une définition commune. Qu'est-ce que le désir ? Cette question vise à ordonner, hiérarchiser les effets du désir. [...]
[...] I Désir et désirs. Une classification des désirs. La lettre à Ménécée d'Epicure est un traité du bonheur : si l'on veut être heureux, que doit-on faire à l'égard des opinions, des craintes, des désirs, des plaisirs, des douleurs ? Il s'agit d'atteindre au bonheur par une simplification de la vie, en renonçant à tout ce qui est vain, superflu et en revenant à l'essentiel. La nature est, en chacun de nous, la norme à suivre pour être heureux. Démesure et tempérance. [...]
[...] Le désir détermine le désirable et est à la source des valeurs. Contre le désir comme manque qui serait en quête d'un objet qui viendrait le combler, il faut affirmer le désir comme force d'expansion et origine d'évaluation. Le propre du désir apparait comme tel quand il porte sur son objet privilégié, qui est le désir d'autrui. C'est le désir d'autrui, entendu comme le désir qu'éprouve autrui, qui est le désirable par excellence, ce qui exacerbe, dramatise le désir et le fait incomparable à tout besoin. [...]
[...] Le désir et la souffrance. Si le désir (qui n'est pas dans le texte précité distingué du vouloir) n'est pensé qu'en référence à l'objet dont il est privé, il est alors conçu comme souffrance, et souffrance relancée par toute reconnaissance du désir. Cette assimilation du désir et de la souffrance permet de mettre en évidence l'un des mobiles de tout idéal ascétique. Le désir est inquiétude. Le désir n'est pas ici rapporté à un but qui en serait, en même temps, la satisfaction et l'extinction. [...]
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