Une démocratie peut elle tout se permettre dans sa lutte contre le terrorisme ? Dissertation de philosophie
La démocratie se trouve donc dans une posture difficile lorsqu'elle doit lutter contre le terrorisme : pour rechercher les coupables d'attentats ou éviter que de nouveaux actes terroristes puissent être perpétrés, l'Etat démocratique met en place des mesures et des pratiques qui restreignent souvent l'État de droit et affaiblissent la démocratie. Mais déroger aux valeurs démocratiques pour combattre ceux qui cherchent précisément à les détruire revient à accorder la victoire aux terroristes.
Nous démontrerons tout d'abord que la lutte contre le terrorisme n'est que celle de la démocratie contre elle-même et qu'il faut donc concéder certains droits et libertés fondamentaux (I) mais nous verrons que ensuite les dérives possible d'une lutte « acharnée » contre le terrorisme(II).
[...] Il s'agit donc de se demander si une démocratie peut tout se permettre dans sa lutte contre le terrorisme. Nous démontrerons tout d'abord que la lutte contre le terrorisme n'est que celle de la démocratie contre elle-même et qu'il faut donc concéder certains droits et libertés fondamentaux mais nous verrons que ensuite les dérives possible d'une lutte acharnée contre le terrorisme(II). I LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME : LA DEMOCRATIE CONTRE ELLE MEME Nous verrons que le terrorisme se développe grâce aux libertés démocratiques et qu'il faut donc restreindre ces libertés pour lutter contre le terrorisme, autrement dit on porte atteinte au principes démocratiques mêmes A. [...]
[...] Le gouvernement britannique a invoqué différentes raisons pour justifier ces mesures, notamment le caractère trop rigoureux de ses règles en matière de preuve, qui paralyserait les procédures judiciaires traditionnelles. Ainsi, deux modèles de démocratie sont mis à mal par la lutte anti- terroriste du fait de leurs atteintes aux libertés individuelles et de leur distinction radicale entre citoyens et étrangers, ceux-ci étant volontiers perçus comme potentiellement terroristes, en particulier les ressortissants de pays arabes. Mais les mesures anti-terroristes remettent aussi en cause les droits des citoyens eux-mêmes, notamment grâce aux informations sur leur vie privée. [...]
[...] Mais il faut aussi reconnaître qu'il est difficile de ne pas utiliser ce type de moyens, surtout lorsqu'il a démontré son efficacité, notamment lors des attentats de Londres où les terroristes ont été facilement identifiés puis arrêtés grâce aux vidéos de surveillance. Nous pouvons ainsi faire l'hypothèse que le glissement vers la société de la surveillance ne serait pas simplement du à la lutte contre le terrorisme mais à une dynamique propre à nos sociétés occidentales, comme l'affirme d'ailleurs Foucault : les mesures anti- terroristes ne feraient alors qu'accélérer le mouvement. [...]
[...] Internet permet aux terroristes de communiquer et de préparer les attentas dans une impunité quasi-totale. Le traitement des informations par la chaîne télévisée arabe Al Jazeera a également posé problème : en diffusant les cassettes de Ben Laden au monde arabe, la chaîne aurait été un vecteur de propagande pour l'organisation. Dans son ouvrage Terrorisme, Médias et Démocratie, Isabelle Garcin-Marrou s'intéresse à la question de la complicité indirecte des médias dans la diffusion du terrorisme dans une société : les médias constituent de formidables chambres d'échos aux actes terroristes et cet écho peut provoquer une contagion du phénomène terroriste dans tout l'espace public et dans tous les groupes exclus du débat public Les médias offriraient donc un moyen pour les terroristes de se faire connaître du grand public. [...]
[...] La colonne vertébrale du Prévention and Sécurity act britannique, est l'absence d'obligation de fournir des preuves, et la possibilité de se fonder sur de simples soupçons pour priver un individu de liberté. Quant au Patriot act américain, qui prévoit, outre la possibilité pour le FBI ou la CIA d'espionner à loisir, il consacre la possibilité d'avoir recours à une justice d'exception pour condamner sans preuves. Complété par la possibilité d'obtenir des aveux sous la contrainte la panoplie des mesures d'exception mises en place aux Etats-Unis constitue un avatar particulièrement funeste du maccarthysme. [...]
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