Objectif affiché par la Révolution française, l'émancipation individuelle et la rupture avec le dogme doivent conduire l'ensemble des citoyens et la société dans son ensemble vers le progrès. La devise républicaine française que l'on retrouve aux frontispices de nos mairies portent les traces de ce projet émancipateur. En effet, si la notion de déclin incarné par ce que l'on nomme couramment aujourd'hui les déclinologues paraît quelque chose de novateur, celle-ci ne peut pourtant s'analyser sans référence à l'histoire de la pensée et au projet des lumières, pensée elle-même portée par la notion de progrès, par la croyance que les générations ultérieures vivront mieux économiquement, seront plus éclairés politiquement pour créer les bases d'une société plus juste et solidaire.
[...] L'hyper protection d'un petit nombre de salariés entraîne la précarité du plus grand nombre, et un million de trentenaires ont quitté la France en 10 ans pour ne pas avoir à payer des prélèvements prohibitifs et l'ardoise des générations passées. L'exemple des dérives dans le domaine de la santé serait la caricature d'un modèle social à bout de souffle. Notre système de protection sociale leur apparaît comme étant antiredistributif. La branche maladie dérape de 10 à 15 milliards par an. La solution à ce problème relève pour eux de l'évidence. La gratuité dans ce domaine serait très perverse. Il faut responsabiliser les assurés et les protections médicales. [...]
[...] Conclusion : Chacun le sait depuis Michelet, la France est une personne. Mais c'est alors aujourd'hui une personne qui doute et qui doute d'abord d'elle-même. Certes, les raisons de douter sont nombreuses, malgré un niveau de vie global enviable et un art de vivre honorable, comparés à d'autres pays du monde : une croissance économique en retrait par rapport non seulement aux économies émergentes mais aussi et surtout aux autres économies développées ; la persistance d'un chômage élevé, là aussi en comparaison de nos partenaires de l'OCDE ; le creusement des inégalités au sein même de la société française avec les questions du problème des banlieues, de l'accès à l'éducation ou au logement ; la peur de l'immigration entretenue par les populismes de tous ordres ; la baisse du pouvoir d'achat comme conséquence de la mise en place de l'euro pour les démagogues ou encore l'isolement et la solitude de l'individu dans la ville. [...]
[...] Ceux-ci présentent donc plusieurs caractéristiques : un haut niveau de dépenses publiques, un haut niveau des dépenses sociales dans le PIB et une pression fiscale élevée. Ainsi, la Banque Mondiale classe les pays nordiques parmi les quinze pays ou faire des affaires est le plus facile (Norvège 5éme, Danemark 8 éme, Finlande 13 ème, Suède 14 ème). L'on tient là une preuve que les dépenses sociales ne sont pas un frein au développement économique car si la moyenne des dépenses publiques consacrées à la protection sociale est de 27% dans l'UE, elle s'élève à 30,6% en France en Suède au Danemark et 26,4% en Finlande. [...]
[...] La mobilité scientifique et universitaire est en effet un enjeu décisif pour l'attractivité de la France. En ce domaine, la France, qui pâtit d'une image peu flatteuse de ses universités, doit faire face à une forte concurrence, notamment des universités américaines. Pour y remédier, existent des agences telles qu'Edufrance ou Egide, qui travaillent en liaison étroite avec le ministère de l'Education nationale, les Centres pour les études en France, dans les ambassades et les consulats, qui accueillent les étudiants désireux de poursuivre leurs études supérieures en France et Campus France, nouvelle agence de la mobilité universitaire créée début 2007, qui a pour mission de guider les étudiants vers l'établissement supérieur en France le mieux adapté à leur projet. [...]
[...] Le pathos du déclin ne peut, sans danger, fonctionner comme idéologie, car il appelle plus à la réaction qu'à l'action. Ceux qui invoquent le déclin et parlent de «traitement de choc» ou de «sursaut national» ne peuvent qu'alimenter un face-à-face anachronique de néolibéraux et de néorévolutionnaires Il est intéressant ainsi de rappeler que l'angoisse moderne du déclin, comme s'il était global, est née avec le développement de l'industrie qu'on ait vu dans le culte du «progrès matériel» le symptôme même du déclin de l'esprit (comme tant de romantiques, dont Baudelaire), ou qu'on ait vu dans les conquêtes scientifiques, techniques et industrielles, une puissance à la fois utile et dangereuse pour l'homme. [...]
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