La mort aujourd'hui choque. Elle est passée sous silence comme si elle était devenue un tabou, une honte rejetée par notre société de consommation fondée sur l'apparence et l'éphémère. Pourtant n'appartient-elle pas au cycle naturel de la vie ? De tout temps, les hommes ont essayé d'en percer les mystères, ont recherché la pierre philosophale qui permettrait de vivre éternellement (...)
[...] Elle est dirigée par le prêtre, qui peut célébrer une messe si la famille le demande ou bien par un laïc délégué par l'évêque. L'Eglise catholique admet la crémation depuis 1963, mais elle exprime une préférence pour l'inhumation. Elle recommande de ne pas disperser les cendres et de ne pas conserver l'urne chez soi. Chez les protestants, la cérémonie religieuse a lieu en principe au temple. La crémation est autorisée depuis 1898 et les protestants y recourent proportionnellement plus que les catholiques. [...]
[...] Ne faut-il pas réapprivoiser la mort plutôt que la nier ou lui trouver de nouveaux rites en l'exorcisant ? Respecter le rituel, c'est accepter que le temps ralentisse, que la vie s'arrête un peu au plus fort du deuil (du latin dolere : souffrir). Le rite de transition est une main qui se tend pour accompagner le passé ; la saisir revient à accepter de se laisser aller à considérer les liens qui ont été défaits pour réinvestir l'avenir. Décrit pour la première fois par Freud dans son texte Deuil et mélancolie (1917), le deuil est défini comme un processus propre à surmonter la douleur de la perte tout en intériorisant la réalité de cette perte et ses conséquences. [...]
[...] Les succursales américaines en France connaissent de beaux jours. Vous pouvez porter les cendres d'un être cher dans un pendentif. Pour quelques milliers de dollars, une entreprise américaine de Chicago propose la métamorphose des cendres du défunt en pierres précieuses. Les cendres peuvent même être mises en orbite par une sonde Voyager. L'entreprise de pompes funèbres chargée de cette mission, l'Autre Rive est l'antenne française de Celestis, la pionnière américaine du galactique. Les cendres peuvent être également coulées et envoyées sur la barrière de corail. [...]
[...] Grâce à elle, les morts accèdent définitivement au statut d'ancêtres. Lors de cette cérémonie collective, on procède à l'extraction des crânes, que l'on lave et que l'on purifie avant de leur offrir plusieurs sacrifices. Ils sont enfin enterrés dans un lieu tenu secret, que ne marquera aucune trace : les morts, dit-on, sont partis en pirogue sur la rivière descendant dans la mer. Au Mexique, le commerce avec les morts est festif et serein. Les traditions des anciennes civilisations des Mayas ou des Toltèques s'étant mélangées avec les rites religieux dictés par la vieille Espagne, le jour des Morts, s'étend sur près d'une semaine et donne lieu à d'incroyables rassemblements. [...]
[...] La crémation est interdite par le judaïsme et par l'islam. Le cercueil n'entre pas dans le lieu de culte, synagogue ou mosquée. Le rabbin ou l'imam récite une prière particulière, qui est le lieu de la cérémonie. Mais quel sens garde une cérémonie qui rassemble une vingtaine de personnes autour d'un prêtre devenu rare et dont les gestes et les paroles ne font guère sens ? Personne ne se satisfait plus des enterrements bâclés, de la minute de silence au cimetière ou de l'heure mortelle derrière le four au crématorium. [...]
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