Doit on opposer les cultures à la culture ? Doit on voir dans le primat accordé aujourd'hui aux cultures un mouvement de réaction à l'universalisme des Lumières? C'est toute la question posée par l'apparition d'un certain relativisme culturel dont le paradoxe est qu'il s'est affirmé en même temps que naissait la culture de masse.
René Descartes dans le discours de la Méthode (première partie, paragraphe 7) disait de la lecture qu'elle est "comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés… en laquelle ils e nous découvrent que le meilleur de leur pensée". La culture passe donc par un regard ouvert sur l'autre, qu'il soit d'un autre temps ou d'un autre continent. Elle est le signe d'un intérêt pour une pensée ou pour une création. Mais ce respect et cette compréhension ne vont pas de soi. Montaigne déplorait ainsi que "chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage" (Les Essais). La première grande opposition à établir pour penser la culture est dès lors celle de l'unité de l'homme et de la diversité de ses usages et de ses modes de vie. La culture est alors ce qui permet de distinguer la spécificité de l'humanité dans ses multiples expressions, dans sa diversité comme dans son unité (inaccessible) en laquelle l'humanisme s'efforce cependant de croire indéfectiblement. La finalité du travail d'un ethnographe est en ce sens de mettre au jour cette unité dans la diversité des pratiques et des usages de chaque culture (une sorte d'invariant humain).
[...] Il s'agit par la culture d'ajouter à la nature la profondeur de la pensée de l'homme, émancipatrice. L'homme de culture ajoute à la nature par la force de sa pensée et montre ainsi au monde une réalité différente et libératrice. D'où la phrase de Van Gogh, rapportée par Paul Eluard dans les frères voyants " Je ne connais pas de meilleure définition du mot art que celle-ci : l'art c'est l'homme ajouté à la nature". Bibliographie complétive EHRENBERG A., La fatigue d'être soi : sur les transformations de la subjectivité face à l'injonction 68arde à être soi récupérée par la société de consommation et la publicité = nouvelles pathologies que sont les diverses variétés de dépression (plus de conflit avec la norme mais incapacité à être soi qui devient la nouvelle norme. [...]
[...] L'élitisme consiste bien plutôt à masquer les règles, dans la dénégation de l'existence de ces règles par exemple, et à tenir à l'écart de l'art et des œuvres le plus grand nombre. A l'inverse, instruit par l'histoire de l'art, on peut également craindre de méconnaître les nouvelles créations : Et ce comme si toute perspective culturelle s'accompagnait d'un rêve de maîtrise de la culture. Le temps exigé pour la reconnaissance des œuvres d'art peut s'avérer très long. La temporalité de l'art et de la culture n'est pas celle de la mode ou de l'immédiateté. Il faut du temps pour savoir ce qui restera dans le fonds culturel commun des hommes. [...]
[...] Ce que l'école transmettrait ce ne serait pas la culture mais la culture bourgeoise. Cette analyse marxiste s'est répandue dans les années 1960 dans les milieux de gauche et d'extrême gauche, notamment dans les mouvements d'extrême gauche dits pro-chinois comme le PCMLF (parti communiste marxiste léniniste français). Selon cette tendance politique la suppression des privilèges de classe passe par la suppression de la culture de la classe dominante ou tout du moins de sa transmission. La critique adressée à cette analyse tend à démontrer qu'une société peut produire une culture qui bien qu'étant la culture de la classe privilégiée, ne porte pas moins en elle une universalité potentielle. [...]
[...] INGLEHART et les valeurs postmatérialistes : étude des changements culturels des sociétés industrielles avancées. Le développement de ces valeurs aurait été favorisé par l'avènement d'une ère de prospérité et de sécurité particulièrement longue dans les sociétés occidentales. Ces valeurs sont des valeurs de masse valorisant la recherche de satisfaction des besoins sociaux et de réalisation de soi (valeurs esthétiques et intellectuelles comme protection de la nature, la défense de la liberté d'expression). Et ce alors même que les matérialistes se caractérisent par leur volonté de satisfaire des besoins physiologiques, d'assurer leur sécurité physique en privilégiant l'ordre, la défense nationale, de même que leur sécurité matérielle par le maintien d'une économie stable. [...]
[...] C'est aussi le problème de ceux qui agissent à travers et par la culture, qui la transmettent et la diffusent : les intellectuels La place des intellectuels dans cette transmission : Il faut s'entendre sur le contenu culturel à transmettre. A force de confondre la culture avec la civilisation et les mœurs, de l'assimiler à la technique et donc au commerce, puis aux loisirs, son contenu devient obscur. Dès lors le statut et la vocation de celui qui produit la culture s'estompent Qu'est ce donc qu'un intellectuel aujourd'hui ? [...]
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