On peut dire des mathématiques et de la logique qu'elles sont des sciences pures. En effet, elles sont de pures constructions de l'esprit et n'ont absolument pas recours à l'expérimentation. Ni l'une ni l'autre ne traitent du sensible, du palpable, de ce dont on peut faire l'expérience. Aussi, la logique, et par la suite les mathématiques, ont-ils longtemps valu comme modèle pour la connaissance (...)
[...] A quel titre peut-on encore parler de sciences de l'homme ? Si l'homme est avant tout esprit, il s'agit non pas d'expliquer par les causes mais de comprendre des significations, comme le note Dilthey : les faits humains expriment un univers de sens qu'il faut interpréter. Une telle approche n'est pas scientifique mais herméneutique, c'est-à-dire interprétative. Si l'on peut encore parler de sciences, c'est uniquement au sens où il s'agit de fournir une explication du monde. Citations utiles L'observation scientifique est toujours une observation polémique, elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elle transcende l'immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. [...]
[...] Qu'est ce qui caractérise les sciences de la nature ? Comme nous avons commencé à le montrer, les sciences de la nature sont des sciences dites expérimentales. Elles cherchent à dégager des lois constantes dans la nature : il s'agit de confirmer ou d'infirmer des modèles mathématiques d'explication en procédant par expérimentation. Si le résultat est conforme à ce que la théorie suppose, le modèle est confirmé. S'il est différent, la théorie est réfutée. Ayant pour objet la légalité naturelle (c'est-à-dire les lois de la nature) la physique moderne, apparue avec Descartes et Galilée, pose que la nature est un mécanisme aveugle, obéissant à un strict déterminisme. [...]
[...] Gaston Bachelard, Le nouvel esprit scientifique L'accord avec l'expérience est, pour une théorie physique, l'unique critérium de vérité. Pierre Duhem, La Théorie physique, son objet, sa structure Pour être digne de ce nom, l'expérimentateur doit être à la fois théoricien et praticien. Claude Bernard, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale Dans l'échange entre la théorie et l'expérience, c'est toujours la première qui engage le dialogue. C'est elle qui détermine la forme de la question, donc les limites de la réponse. [...]
[...] La conception scientifique subordonne donc la nature à la notion de loi causale. Les sciences de la nature recherchent-elles la vérité ? Comme le remarque Karl Popper, les sciences de la nature, parce qu'elles sont en partie empiriques, ne peuvent jamais prétendre atteindre une vérité définitive. En effet, ayant recours à l'expérimentation, elles reposent sur le principe de l'induction, c'est-à-dire sur un principe qui permet d'établir une théorie à partir de la répétition, un grand nombre de fois, des mêmes effets pour les mêmes causes. [...]
[...] Les principes des sciences de la nature sont-ils applicables aux sciences humaines ? Il faudrait alors qu'on puisse traiter les phénomènes humains comme de faits obéissant à des lois vérifiables. C'est ce que s'efforce de faire la sociologie positiviste par le recours aux statistiques. On cherche à dégager un équivalent des lois physiques, des structures repérant dans les relations sociales des formes invariantes. Pourtant, appliquer le principe de causalité aux phénomènes humains revient à nier le propre de l'homme, c'est-à-dire, la liberté. [...]
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