Une analyse du concept de technique à partir des deux définitions classiques que l'on peut en donner. Une analyse qui permet, au final, de distinguer l'activité artisanale de l'activité technique, puis de distinguer ces deux activités des pratiques magiques et des pratiques artistiques.
[...] Le savoir-faire peut donc être enseigné. Par là, l'activité technique se distingue d'une part, des activités que nous faisons naturellement (dormir, respirer, etc.), qui ne requièrent aucun savoir puisque instinctives et, d'autre part, des activités de création, dans lesquelles le faire n'est pas tout entier déterminé par un savoir (voir 2ème paragraphe : le génie). Une technique est jugée utile en tant qu'elle est un moyen mis en œuvre pour aboutir à une fin. En effet, est utile tout moyen qui permet d'atteindre une fin. [...]
[...] Par conséquent, d'un point de vue moral, les techniques ne sont, en elles-mêmes, ni bonnes ni mauvaises. Ce qui est bon ou mauvais, c'est la fin que nous nous assignons en les utilisant (voir les techniques du clonage par ex.). En fait, si l'on veut caractériser en quelques mots tout ce qui relève de la technique on pourrait dire qu'appartient au monde de la technique tout ce qui concerne la mise en œuvre de moyens en vue d'une fin. Produire des objets pour satisfaire nos besoins et, par là même, transformer la nature relève du domaine technique ; bref, tout ce qui est de l'ordre de l'utile relève de la technique. [...]
[...] Si, par ailleurs, le savoir est d'ordre magique, on parlera de sorcellerie. A chaque fois il s'agit de savoir-faire, mais ils se distinguent les uns des autres du fait de la nature du savoir qui oriente le faire. Sorcellerie, magie Faire (naturel) Artisanat Activité Technique Savoir-faire (culturel) Art Remarque 1 Action et activité un texte d'Aristote : extérieur/intérieur au sujet producteur Remarque 2 - On constate une scientificité accrue du savoir orientant le faire à mesure qu'on avance dans le temps (sorcellerie, magie, puis artisanat, puis technique). [...]
[...] Par ailleurs, le pouvoir du technicien est renforcé par le fait que la technique, comprise comme maîtrise des forces naturelles, garde encore l'image d'une activité sacrée, qui émerveille et qui fait peur en même temps : parce qu'elle bouscule l'ordre des choses, transgresse l'ordre établi, naturel ou social et parce qu'elle est maîtrisée par un petit nombre dont tous les autres dépendent. Le mythe de Prométhée exprimait déjà de façon symbolique le caractère transgressif de la technique que nous pouvons mettre en parallèle avec les interrogations, les peurs suscitées par les techniques nouvelles, comme celles du clonage par exemple. L'homme se méfie donc de la technique tout en la vénérant puisqu'elle nous procure ce pouvoir-faire dont il tire tout son plaisir. La technique donne finalement sens et valeur à notre existence, remplaçant par là un dieu défaillant. [...]
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