Au XVIII ème siècle, les philosophies et le concept d'histoire devient un concept de légitimation. Il y a l'idée qu'on participe à un progrès. Être dans l'histoire signifie avoir conscience que nous entretenons avec le temps un rapport actif.
Une première formulation de cette conscience historique a été faite par Goethe à la suite de la bataille de Valmy: « De ce jour et de ce lieu date une ère nouvelle de l'histoire du monde et vous pourrez dire : j'y étais. » Cette formule suggère l'idée de « faire époque » et suggère que les hommes peuvent par leur action marquer le temps, briser le temps et sa chronologie anonyme. La conscience historique nous donne donc une autre dimension du temps.
[...] Ce que Hegel réhabilite, c'est davantage la raison, et c'est donc l'histoire qui est dans la raison. L'esprit chez Hegel n'est pas lui même historique, il se manifeste historiquement comme Esprit objectif, et le mode de cette manifestation est la dialectique. L'Esprit (l'esprit est la liberté) ne s'impose dans le monde qu'au travers de la négation de tout ce qui s'oppose à lui : c'est cela la dialectique. L'histoire est la méthode, le chemin vers la vérité, par lequel l'Esprit (esprit des peuples, du monde) se déploie. [...]
[...] Et la fin: « seule est en soi conforme au droit et moralement bonne la constitution d'un peuple qui est propre par sa nature à éviter selon des principes la guerre offensive. (ce ne peut donc être que la constitution Républicaine) Ainsi, pour Kant, peu importe que la Révolution échoue ou réussisse, elle a déjà révélé un immense progrès de l'humanité. « Le véritable enthousiasme ne se rapporte toujours qu'à ce qui est idéal, plus spécialement ce qui est purement moral [ ] et il ne peut se greffer sur l'intérêt ». [...]
[...] La philosophie de l'histoire présente comme logique, comme inéluctable des bouleversements politiques en faveur de la liberté. Il y a au sein de ses théories un rapport entre nécessité et liberté: si il y a un progrès dans l'histoire, la liberté progresse nécessairement. Le XVIII ème est aussi le moment où l'histoire est anonyme: personne ne la fait. II. Danto: il n'y a pas d'histoire prophétique Pour Arthur Danto, il n'y a pas de sens à écrire « les hommes font l'histoire ». [...]
[...] Cependant il faut bien distinguer l'idée d'histoire comme sujet d'étude, et l'histoire qui est en train de se faire. Historicité est synonyme de réalité: lorsque l'on attribue le prédicat historique à un évènement, c'est pour montrer qu'il a effectivement eu lieu. L'historicité s'oppose au mythe. Elle rend compte du passé en recourant à des causes immanentes et concrètes. Elle se distingue des récits imaginaires. Parler d'histoire, participe d'un effort de rationalisation du passé et il faut se demander jusqu'où peut aller cette rationalisation. [...]
[...] Il n'y a aucune histoire du présent ni de l'avenir. En histoire, ce qui est rompu, c'est le lien entre explication et loi. L'explication d'un phénomène historique n'est pas recourir à une loi intangible, mais seulement à des causes, qui ne peuvent produire les mêmes effets). Aucune loi au monde ne permet d'expliquer le lien entre le fait de naitre en 1717 et écrire le neveu de rameau, et pourtant s'en est la cause. Il n'y a pas de lois de l'histoire. Sinon, nous pourrions anticiper l'avenir. [...]
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