Le christianisme social

Résumé du document

Le christianisme social est une doctrine sociale apparue au XIXe siècle, fondée sur l'humanisme du christianisme. Plus généralement, c'est le nom générique qui peut s'appliquer aux actions sociales entreprises par des chrétiens, notamment catholiques et protestants, à partir du pontificat de Léon XIII. Dans quel contexte apparaît le christianisme social? Qui en est l?initiateur? Comment cette doctrine se concrétise-t-elle? Où en est le christianisme social aujourd'hui?

Extraits

[...] De nos jours: le christianisme social est toujours d'actualité: il a pris une dimension plus internationale, notamment sous le pontificat de Jean-Paul II. Il s'articule autour de trois axes. Développement et solidarité (les ONG): l'effort de solidarité internationale des catholiques est officiellement coordonné par le CCFD (Comité catholique contre la Faim et pour le Développement) . Ses bénévoles, répartis en 1500 équipes locales, font de cet organisme de l'épiscopat la première ONG française de développement. Deux filiales prolongent son action : la SIDI (micro crédit), et Solidar'monde (commerce équitable). [...]

[...] Un effort de réflexion et de formation: les catholiques sociaux se retrouvent dans des lieux de réflexion et de formation: Semaines Sociales de France, Forum Sociaux mondiaux, et sont présents également lors de certaines réunions alter mondialistes. L'action institutionnelle: auprès des élus, mais aussi des medias. Le rapport annuel du Secours catholique (en 2006, sur le logement) bénéficie par exemple d'une excellente couverture médiatique. Élément de conclusion Pour René Rémond: aujourd'hui, il n'existe plus de catholiques qui contestent la doctrine sociale de l'Église, si bien que la dénomination catholiques sociaux cesse donc pratiquement de spécifier un groupe à l'intérieur du catholicisme. Il en va de même pour les protestants. [...]

[...] Mais plusieurs tendances au sein de cette mouvance chrétienne sociale. Par exemple, on peut aussi voir cette doctrine comme le résultat de la volonté de bourgeois conservateurs de préserver l'ordre social inégalitaire. Face à la menace que constitue à leurs yeux la formation du mouvement ouvrier socialiste, ils décident d'encourager la formation d'organisations sociales chrétiennes, entre autre pour tenter de briser l'unité de la classe ouvrière et maintenir une part de celle-ci dans le giron chrétien (ainsi la frontière est parfois floue entre paternalisme, christianisme social et conservatisme social) Mais de façon générale, on voit plutôt le christianisme social comme une modernisation de l'Église, qui se saisit de la question sociale, mais en se différenciant à la fois du libéralisme et du socialisme: L'Église n'a pas de solutions techniques à offrir. [...]

[...] Le christianisme social est donc une réponse de la religion chrétienne aux enjeux de son temps. Toutefois, les chrétiens sont très actifs dès avant la publication de l' encyclique Rerum Novarum (1891). Se sont saisis progressivement de la question sociale (cardinal de Bonald à Lyon, cardinal Manning à Manchester). Sur le plan théorique : Mgr Ketteler La question ouvrière et le christianisme : met en cause la structure sociale issue du libéralisme et propose la voie d'une législation et la prise en main par les ouvriers de leurs propres affaires. [...]

[...] Structure de l'encyclique : après une description du mal social de son époque, Léon XIII critique le faux remède qu'est le socialisme : nuisible dans ses conséquences, injuste en son fond parce qu'il dénie la propriété privée, considérée comme essentielle à la nature humaine. Pour guérir ce mal social il avance 3 acteurs : l'Église qui enseigne et agit, l'État qui intervient en vue du bien commun, les associations professionnelles (patrons et ouvriers) qui doivent organiser le champ social. Échos retentissant dans la presse, certains ont déclaré qu'elle faisait tomber à jamais le mur existant entre l'Église et le monde moderne. Critiquée par les socialistes. Aujourd'hui encore, c'est à ce texte que les catholiques sociaux se réfèrent. [...]