Le chercheur d'or

Résumé du document

Exposé de Français niveau lycée: Le chercheur d'or (5 pages)





Pour le héros leclézien, la vie est voyage. Il s'agit peut-être moins de voyage que d'errance et d'exil qui sont à l'origine de son voyage. Si l'on peut parler d'exil, c'est parce que le personnage est éloigné, voire arraché à son espace d'origine, et, si l'on peut parler d'errance, c'est qu'il ne cesse d'être en quête, de parcourir de nouveaux espaces, même s'il ne sait pas toujours où il va, ni ce qu'il doit chercher. Cela provient de cette vérité que son créateur est un écrivain voyageur, pour qui le voyage et l'errance constituent l'essence de la vie. Le héros leclézien, comme Alexis dans ce roman, traverse de nouveaux espaces où il rencontre des choses étranges que l'on peut appeler exotisme. Le Chercheur d'or est un roman de voyage dans lequel ce qui attire l'attention du lecteur, ce sont les déplacements, les voyages ainsi que les navigations du héros Alexis vers les terres lointaines à la recherche d'un trésor caché dans l'île Rodrigue. Aussi pouvons-nous dire que, dans l'écriture du voyage on repère sans difficulté les traits exotiques. Ainsi, pendant les voyages, on rencontre, la flore, la faune, des paysages et des hommes n'appartenant ni au climat ni à d'autres caractéristiques de l'Occident. L'exotisme est presque toujours présent dans la littérature et bien des écrivains traitent ce thème, comme Baudelaire, Leconte de Lisle et Mallarmé, pour n'en citer que quelques-uns. Un autre point est que l'utopie n'est jamais vraiment séparée de l'exotisme. On trouve ainsi constamment des éléments exotiques dans les différentes utopies. Parmi ces éléments, nous remarquons le primitivisme, l'histoire de pirates, la quête et la relation de voyage (réelles ou imaginaires) qui ont tous des rapports étroits avec l'exotisme que nous trouvons dans Le Chercheur d'or A propos de ce roman, tout d'abord par son titre, il évoque la recherche d'un trésor et par la suite le lieu présenté : l'île de Rodrigue. Cet exotisme est enrichi par d'autres noms d'espaces lointains : Île Maurice, Inde, Saint Brandon, Agalega, etc. Cependant, nous pouvons aussi trouver dans le monde d'enfance d'Alexis beaucoup de signes exotiques. Dès les premières pages, il nous illustre ce monde où il passe une vie sauvage et robinsonne avec sa famille et son ami Denis, son petit camarade créole. Sa famille est de race blanche mais il semble qu'ils n'appartiennent pas au monde très hiérarchisé de la société mauricienne. Ils sont mal adaptés à cette société d'esclavage : « Nous vivons alors, mon père, Mam, Laure, et moi, enfermés dans notre monde, dans l'Enfoncement du Boucan limité à l'est par les pics déchiquetés des Trois Mamelles, au nord par les immenses plantations, au sud par les terres incultes de la Rivière Noire, et à l'ouest, par la mer. » (Le Clézio, 1985, p. 25)





I) L'Exotisme dans le récit

II) Le thème de la nature

Extraits

[...] Ce rôle est souvent joué par des enfants seuls, séparés des autres hommes, sans camarade, ou bien par des hommes avec une âme d'enfant. Dans notre roman, Denis et Ouma sont les plus représentatifs. La présence de l'initiateur est très importante dans l'œuvre de Le Clézio à cause du rôle essentiel qu'il joue pour le protagoniste. Sans lui, le héros court à sa perte : «Depuis, il a disparu. Cela me fait une impression de vide, de grande solitude.» (Ibid, p. [...]

[...] Elle est exclue de la société des hommes, parce qu'elle est noire, indienne et manaf. Ainsi pour le lecteur de métropole, l'effet produit est à la fois un effet de distance et d'exotisme (bizarrerie des noms, éloignement, ) qui évoque l'exotisme du XXe siècle. Les quatre jeunes gens que nous voyons dans ce roman (Alexis, Denis, Sri, Ouma) ne s'intègrent pas à la société où ils vivent parce qu'ils sont différents et ont quelques traits peu usuels et la société les regarde comme des étrangers. [...]

[...] Le Chercheur d'or est un roman d'initiation dont les initiateurs sont Denis et Ouma et tous deux appartiennent à une culture différente de celle d'Alexis. Leur connaissance est immense. Leur savoir porte sur la nature et la connaissance initiative des mystères de l'univers à travers une symbiose avec ces éléments. Leur comportement est aussi en relation avec la nature comme, par exemple, les nombreuses évocations de l'imitation des animaux. Denis imite la position du «chien qui a flairé la trace d'un animal sauvage». L'initiateur appartient au monde du gestuel et du regard. Il ne parle guère. [...]

[...] Ils sont mal adaptés à cette société d'esclavage : Nous vivons alors, mon père, Mam, Laure, et moi, enfermés dans notre monde, dans l'Enfoncement du Boucan limité à l'est par les pics déchiquetés des Trois Mamelles, au nord par les immenses plantations, au sud par les terres incultes de la Rivière Noire, et à l'ouest, par la mer. (Le Clézio p. 25) Le héros Alexis nous décrit le Boucan comme un lieu paradisiaque, dans lequel il avait une vie heureuse et où il passait les jours en courses et en errances dans les plantations de canne, dans la forêt, dans les montagnes et en se baignant dans la Rivière Noire. Jusqu'ici le trait exotique de cette vie est évident aux yeux du lecteur d'aujourd'hui, qui vit dans les grandes villes industrialisées. [...]

[...] Il vit en marge de la société des hommes blancs. Il en est rejeté mais il vit libre dans les montagnes. Après la faillite de son père, Alexis et sa famille partent à Forest Side. Une ville avec ses habitants mendiants et misérables, ses bâtiments et ses rues encombrées et bruyantes où il vit loin de la mer, ce qui est plus dur que leur pauvreté : Mais c'était moins de pauvreté que nous souffrions, que de l'exil [ ] Maintenant, pour nous, la mer n'existait plus. [...]