Schopenhauer fondait son pessimisme sur le constat que seuls les situations et les affects négatifs sont réellement éprouvés. Il y a, selon lui, une dissymétrie tragique entre la maladie et la bonne santé, entre la douleur et le plaisir, entre la servitude et la liberté : alors que les seconds peuvent passer inaperçus, les premiers sont immédiatement ressentis. Il est difficile de définir la liberté. En revanche, chacun sait ce que le fait d'être contraint ou empêché signifie. Un homme de la rue ne sait pas qu'il est libre, un prisonnier, lui, sait qu'il ne l'a pas (...)
[...] En cela le bonheur est fort différent du plaisir. Le plaisir est vécu comme une réussite ponctuelle et éphémère qui met e coïncidence notre moi avec une certaine réalité. Prônant davantage une morale ascétique, la plupart des philosophes se sont beaucoup méfiés du plaisir. Et ce sont souvent les marginaux qui le louèrent. Dans Phédon, Platon met en scène son maitre Socrate constatant dans le cachot de sa prison que le plaisir est chose décidément impure, puisqu'il suffit qu'une douleur ou une gêne cesse pour qu'on puisse l'éprouver. [...]
[...] il est banal de voir des gens ne manquant de rien et frustrés de tous, et inversement d'autres faisant de leur peu de biens matériels un bonheur sans pareil. Rien ne fait le bonheur, ni l'argent, ni la puissance, ni la célébrité, parce que le bonheur ne consiste pas dans le fait de vivre des expériences déterminées, mais dans le fait de sentir d'une certaine façon les expériences qu'on vit, quelles qu'elles soient. A cette théorie, d'autres objecteront que penser ainsi c'est faire bon marché des conditions objectives réelles, du bonheur : comment l'être humain ne se sentirait il pas mieux en était en bonne santé plutôt qu'en état de maladie, en disposant de ressources matérielles et financières appréciables plutôt que n'en ayant pas, en suscitant respect et admiration plutôt que mépris ? [...]
[...] Le bonheur : Qu'est ce que le bonheur ? Schopenhauer fondait son pessimisme sur le constat que seuls les situations et les affects négatifs sont réellement éprouvés. Il y selon lui, une dissymétrie tragique entre la maladie et la bonne santé, entre la douleur et le plaisir, entre la servitude et la liberté : alors que les seconds peuvent passer inaperçus, les premiers sont immédiatement ressentis. Il est difficile de définir la liberté. En revanche, chacun sait ce que le fait d'être contraint ou empêché signifie. [...]
[...] D'ailleurs, le bonheur, ajoutent les utilitaristes, est chose vague, abstraite ; le plaisir au moins est concret et peut se mesurer. A cette théorie, on a toujours objecté depuis Platon qu'une vie de plaisirs peut être malheureuse et , inversement , qu'une vie rude, à la limite de la gêne , pouvait être parfaitement heureuse. Le bonheur serait supérieur au plaisir. Epicure distingue dans la Lettre à Ménécée trois catégories de plaisirs : - Les plaisirs naturels et nécessaires, comme boire quand on a soif : ces plaisirs sont bons. [...]
[...] Il n'y a en effet pas de conditions suffisantes au bonheur mais il en est des nécessaires. Pascal disait que même celui qui va se pendre n'a pas perdu tout espoir puisqu'il croit que la mort le soulagera de son malheur. La quête du bonheur comporte certes une bonne part d'illusion, mais elle n'a rien de méprisable puisqu'elle donne un sens à la vie, tant au niveau personnel que collectif. Le bonheur est peut être moins une réalité qu'un désir, mais il est moins la réalité de ce désir puisque c'est pour lui que les hommes continuent de vivre, de travailler et même parfois de souffrir. [...]
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