Faire appel à son bon sens en rapportant la question à votre propre expérience : pour moi, le fait que je sois conscient fait-il mon bonheur ou mon malheur ?
On remarquera dès l'abord que l'expression « la conscience » peut s'entendre en deux sens distincts :
- sens psychologique : le fait d'être conscient est une caractéristique de notre psychisme qui a de multiples implications. Celles-ci devront être mises au jour afin d'avoir les moyens de répondre à la question posée (...)
[...] Cette séparation induit un désaccord : je ne suis jamais tout à fait celui que je voudrais être, une distance (douloureuse) se creuse entre mon être concret (ce que je suis tous les jours) et l'être que je voudrais être, que je me représente abstraitement. Je ne suis pas pleinement moi-même ou, du moins, ai-je tendance à le penser. Par exemple, je voudrais pouvoir me comporter de façon courageuse et loyale, faire preuve de grandeur d'âme et de maîtrise, etc. Or, je me comporte tout autrement : je fuis dès lors qu'une difficulté se présente, je suis incapable de résister à une envie quelconque, je n'ai aucune force de caractère, etc. [...]
[...] Le fait même d'être conscient me place en situation de manque, de souffrance. La sagesse consiste peut-être à jeter un œil lucide sur cet état de fait, pour ensuite construire une vie qui nous mène au bonheur, c'est-à-dire à une sorte d'état d'âme où on a enfin retrouver l'accord avec soi-même, même si cet accord passe par une sorte d'acceptation ou de résignation face à l'imperfection de la vie. II. Plan détaillé Etre conscient implique d'être à distance de soi-même. [...]
[...] ai agi de façon correcte, juste, etc. ? peuvent nous pourrir l'existence et nous empêcher d'être heureux (même les plus vaniteux d'entre nous, qui sont en train de penser que ça ne les concerne pas, que ce sont des questions oiseuses). Ces deux plans de ma conscience s'entremêlent pour faire de moi un être qui s'interroge sur le sens et la valeur de ses actes, de son comportement et qui sait qu'il peut choisir d'agir ainsi ou autrement. Je sais donc que je suis, au moins en partie, responsable de ma propre vie, de ce que je fais de ma vie. [...]
[...] Doit-on alors en conclure que la conscience ne peut pas faire notre bonheur ? Peut-être pas car, il faut le rappeler, la question du bonheur ne peut se poser que pour un être conscient de lui-même. Or, il se pourrait bien que le bonheur se trouve, paradoxalement, dans l'acceptation de notre condition imparfaite d'être humain. Il s'agirait d'une sorte de résignation positive. Abandonner la croyance en la réalisation d'un idéal impossible, abandonner l'idée qu'on parviendra à la perfection et apprécier la vie même jusque dans ses imperfections. [...]
[...] Reste qu'il faut d'abord se donner les moyens de comprendre pourquoi (et c'est précisément là le problème posé par le sujet) le fait d'être conscient peut-il rendre l'homme heureux ou malheureux ? Ces définitions formelle et fonctionnelles de la conscience nous obligent à penser que la réponse à la question pose effectivement problème. En effet, la conscience semble pouvoir être à l'origine de notre bonheur comme de notre malheur. Car tel est bien le problème : celui de l'origine de notre bonheur (ou malheur) ; dit plus simplement, d'où vient le fait que nous soyons heureux ou malheureux ? [...]
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