Dissertation français philosophie mal
Dissertation de français/philosophie intégralement rédigée abordant le thème du mal.
[...] Le mal transfigurant : les âmes à l'école du mal III La conscience nous préserve-t-elle du mal ? Il y a une fracture au sein des auteurs de notre programme sur ce point : là où, pour Rousseau, la représentation du mal n'a de valeur que de contre- exemple qui doit servir à l'homme à affirmer par contraste l'importance du retour à la fois naturelle et le travail sur soi pour se débarrasser du doute, les œuvres de Shakespeare et de Giono présentent un message beaucoup plus ambigu. [...]
[...] Ainsi, Thérèse, une fois révélée à sa nature méchante par l'escroquerie contre les Numance, se trouve comme métamorphosée par l'action du mal en elle, qui la rend plus intelligente, plus agile, plus belle. Toute sa personne est traversée par un mal triomphant qui l'élève au-delà des limites physiques et intellectuelles qui étaient les siennes : Elle avait repris son allure nette et propre. On ne sait quel sentiment qui devait constamment la frotter de toute part comme un vent avait râpé sur son visage et sur tout son corps le dodu qui la faisait enfantine. Elle avait pris du nerf et du noir. Elle s'était durcie et allumée. [...]
[...] Ainsi, dans Macbeth, le piège tendu par les sorcières est en réalité double : il concerne autant Macbeth que Banquo, à qui il est également promis de grandes choses (ses enfants seront rois). Les deux hommes sont présentés, en arrivant sur scène, comme parfaitement égaux et équivalents en bravoure comme en férocité. Pourtant, c'est Macbeth qui se laisse séduire par' la prophétie ambiguë prononcée par les sorcières : celles-ci lui prédisent qu'il sera roi, si cela doit se réaliser, pourquoi ne pas accélérer la marche du destin ? Banquo, lui, reste stoïque et ne se laisse pas tenter. [...]
[...] Son approche chauffait comme l'approche d'un tison. Elle était à ce moment-là, de beaucoup et de loin, la plus belle femme de Châtillon, et même d'ailleurs certainement. Quelqu'un qui l'a bien connue à ce moment-là me disait : "Elle était belle comme ce marteau, vois-tu Et il me montrait le marteau dont il faisait usage depuis vingt ans (c'était un cordonnier, un marteau dont le manche était d'un bois doux comme du satin depuis le temps qu'il le maniait), dont le fer si souvent frappé étincelait comme de l'or blanc. [...]
[...] 252), tandis que l'usurier se délecte de voir le terme approcher je les exécute dans deux mois p. 266). Par ce jeu de mot, Giono démasque dans l'action parfaitement légale qu'effectue Reveillard une mise à mort froide et mécanique, effectuée avec toute la cruauté d'un bourreau corrompu par le mal. Ce portrait sert donc dans le roman à éclairer la présence d'un mal fondamental au cœur d'activités humaines qui semblent, sinon anodines, du moins cautionnées par la société, et se rattache à la valeur pédagogique que nous avons évoquée : le lecteur apprend que le mal est partout, qu'il pervertit toutes les activités humaines. [...]
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