Sciences humaines et arts, biographie, Saint Augustin, 354-430, foi augustinienne, Confessions, Cité de Dieu, chute de Rome, développement du christianisme
Ce docteur et père de l'Église, témoin de la chute de Rome et du développement du christianisme, est un Romain d'Afrique du Nord. Né à Thagaste, il étudie à Carthage et devient brillant professeur de rhétorique qui enseigne également à Rome et à Milan ; il a une liaison passionnée dont naît un fils, Adéodat, qui sera son disciple. Sous l'influence de sa mère sainte Monique, il se convertit au
christianisme, reçoit le baptême en 387, est ordonné prêtre en 391 et devient évêque d'Hippone en 396.
Cette personnalité essentielle de l'Occident chrétien a laissé une oeuvre abondante, dont deux fondamentaux. Confessions et la Cité de Dieu.
[...] Cette opposition ne recouvre pas la distinction traditionnelle ici-bas/ au-delà ou encore terre/ciel ; elle est ainsi définie : Deux amours ont bâti deux cités : celle de la terre pour l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu et celle du ciel pour l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi. La Cité de Dieu concerne donc l'homme dans sa vie terrestre. Une réflexion sociologique. L'œuvre ne propose pas de véritable philosophie de l'histoire ; elle applique à la société l'analyse que Confessions fait de l'individu. Les hommes ne pourront se réaliser dans leur cité que s'ils sont capables de se détourner de leurs passions et ambitions égoïstes pour leur préférer les lois d'amour qui sont celles de Dieu. [...]
[...] Une autobiographie. Les neuf premiers livres racontent sa vie, de son enfance jusqu'à sa conversion. Tout y converge vers deux moments capitaux, celui de son bouleversement dans un jardin de Milan, en 386, lorsque, à la lecture d'un extrait de Papôtre Paul, Dieu lui devient une évidence, celui de l'extase cl'Ostie en 387, extase mystique au cours de laquelle Dieu se manifeste comme une présence intérieure qui le transporte. Quelques temps plus tard, sa mère meurt, comme si, pour lui, elle avait achevé sa mission. [...]
[...] Seule la grâce divine, cette force d'amour spirituelle accordée par Dieu aux hommes, peut sauver Pâme de la damnation éternelle. Ce pessimisme sur la nature humaine sera déterminant pour Luther et la Réforme protestante, puis pour le jansénisme. Confessions Écrite de 397 à 401, l'œuvre s'adresse à Dieu. Un titre polysémique. Augustin, d'abord, y confesse, y révèle h grandeur de Dieu. Ensuite, il confesse, il avoue aux hommes ses fautes passées pour que, eux aussi, aient la volonté de se libérer de leurs propres fautes. [...]
[...] Confessions et la Cité de Dieu. La foi augustinienne Tu dois comprendre pour croire : la foi cherche Dieu, l'intelligence le trouve dans les splendeurs de l'univers, mais surtout dans la révélation biblique qu'Augustin connaît quasi par cœur. D'un côté, il croit en l'intelligence et en la raison humaines qui sont façonnées par Dieu. De l'autre, il est d'un pessimisme foncier sur la nature humaine corrompue par le péché originel, ce qui le conduit à s'exprimer au travers d'images outrancières et provocatrices ; le vagin féminin devient le cloaque l'égout de Rome ; la tache originelle se traduit par une métaphore d'un réalisme scatologique, nous naissons entre les excréments et l'urine Pourtant, il refuse le manichéisme qui fait du Mal et du Bien deux forces égales qui se combattent ; pour lui, le Bien, Dieu, est plus puissant que le Mal, Satan. [...]
[...] Autorité doit ainsi être compris dans son sens étymologique auctor créer, engendrer. De plus, même si l'Eglise insuffle la fraternité forgeant le ciment social, elle n'assure pas le pouvoir politique qui est détenu par le seul État. Une œuvre souvent détournée. La pensée augustinienne a souvent été déformée pour être récupérée par un christianisme désireux de justifier son pouvoir. C'est ainsi qu'Augustin a été invoqué par les papes-empereurs pour établir leur pouvoir impérial, ou par Bossuet pour théoriser le droit divin. [...]
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