La biographie historique s'intéresse aux protagonistes de l'histoire, célèbres, ordinaires ou anonymes, et utilise une méthode qui exclut toute part de fiction ou de romanesque contrairement à la biographie littéraire. La biographie est un genre important jusqu'aux années 1930, puis, critiquée par les Annales, connaît une éclipse jusqu'aux années 1970. Depuis, le genre a été revisité et de nouvelles approches l'ont enrichi. Cette place nouvelle de la biographie transparaît dans l'histoire scolaire. Les manuels scolaires accordent une place privilégiée à la biographie, transposant plus ou moins les approches novatrices des historiens, sans que disparaisse un usage plus classique, sous la forme de notices biographiques
[...] La biographie sous le feu des critiques Les historiens des Annales, notamment ses fondateurs M. Bloch et L. Febvre, ont critiqué, parfois avec virulence, l'histoire telle qu'elle était pratiquée par l'école méthodique. L'école des Annales rejettent l'histoire strictement politique et événementielle qui privilégie les grands personnages et les hauts faits, et cherche à développer une histoire économique et sociale, une histoire des grandes masses, des gens ordinaires. L'histoire sérielle qui se développe néglige voire rejette l'histoire des hommes illustres, d'où une méfiance parmi tous ces historiens à l'égard de la biographie. [...]
[...] Ces historiens politiques s'intéressent notamment au fonctionnement de l'Etat, de ses réseaux, aux processus de prise de décision ou d'opposition dans lesquels l'étude de la place des individus est incontournable. En outre, avec la nouvelle histoire, la notion de structure a cédé la place à celle d'expérience. En conséquence, on assiste à un regain d'intérêt pour l'acteur. Ce renouveau se situe dans les grands champs de l'historiographie du moment. En histoire moderne, Joël Cornette a écrit deux biographies à une dizaine d'années d'intervalle. [...]
[...] Mais son usage scolaire reste parfois traditionnel, en fournissant des points de repère, mais peut aussi révéler une démarche plus globale, éventuellement critique, et témoigner des nouvelles approches historiographiques. La biographie représente aujourd'hui un objet d'étude légitime pour les historiens grâce au renouvellement de ses problématiques. [...]
[...] Par conséquent, la biographie historique est davantage qu'un témoignage sur un individu. Les enjeux de ce renouveau Ils sont surtout épistémologiques : on retrouve dans la biographie historique les grandes interrogations sur les sources, les temps et l'écriture de l'histoire. Toute biographie repose sur des sources fiables et utilisées sous l'angle de la méthode historique. Plus les périodes sont anciennes, plus l'accès à la documentation se limite aux personnages qui ont exercé une forte influence sur leur époque. Le problème posé est alors celui de la dimension hagiographique des témoignages : cf la biographie de saint Louis par Joinville, dont le titre est évocateur : Livre des saintes paroles et des bons faits de notre saint roi Louis A partir de l'époque moderne, les historiens disposent de nouvelles sources : les correspondances, les mémoires, les journaux, les autobiographies qui permettent d'appréhender les anonymes de l'histoire. [...]
[...] Le renouveau de la biographie historique En 1965, P. Goubert remarquait dans son Louis XIV et vingt millions de Français qu'il existait des gens spécialisés dans le commerce de la biographie En 1974, J. Le Goff et P. Nora dans Faire de l'histoire (tome se disaient soucieux de se démarquer de la promiscuité des vulgarisateurs de bas étage, des plumitifs de l'historiette Cependant, à partir des années 1960, certains universitaires effectuent des travaux qui conduisent à des biographies qui tendent de relier l'homme étudié à son temps. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture