Considérant que toute existence réside dans la perception qu'on en a, George Berkeley affirme qu'exister revient à être perçu (« esse est percipi »). Par conséquent, il ne peut pas exister de matière indépendamment de la perception que nous pouvons en avoir.
Le XVIIIe siècle, c'est celui des Lumières et des débuts de la civilisation industrielle. Mais, face au matérialisme, qui semble devoir s'ériger en maître absolu, une voix s'élève, celle d'un philosophe irlandais : George Berkeley.
Ce que montre George Berkeley, c'est que l'idée de matière n'est qu'un mot creux, dénué de toute signification. En donnant un nom à ce qui n'existe pas et que nous ne pouvons pas percevoir, nous commettons un abus de langage.
[...] La leçon de George Berkeley, c'est qu'il faut éliminer du langage les mots dénués de sens empirique. Cette idée annonce l'effort de certains scientifiques modernes (Albert Einstein, Werner Heisenberg) pour exclure du vocabulaire de la science toute référence à ce qui est par principe inobservable. De même, avant Henri Bergson, il rejette comme une fiction le temps abstrait des physiciens parce que le seul temps réel est celui que je vis et qui est «plus long dans la douleur que dans le plaisir» (Principes). [...]
[...] En 1752, il renonce à l'épiscopat et se retire à Oxford, où il meurt le 14 janvier 1753. La crise culturelle Entre 1680 et 1715, se produit, en Europe, une crise culturelle qui va donner naissance au mouvement des Lumières. La religion, la société, le pouvoir sont convoqués devant le tribunal de la raison. Les penseurs des Lumières se veulent les continuateurs d'Isaac Newton, qui part de l'observation des faits et, de là, remonte vers les lois qui les organisent. [...]
[...] L'espace n'est ni le «sensible commun» perçu à la fois par la vue et le toucher, cher aux scolastiques, ni l'étendue géométrique, chère aux cartésiens. Il y a deux espaces distincts (un espace visuel et un espace tactile), et c'est par expérience que j'apprends à déchiffrer les correspondances entre les deux. Principes de la connaissance humaine (1710) Esse estpercipi Être, c'est être perçu Nulle perception n'existe en dehors d'une intelligence qui perçoit. L'idée de matière n'est qu'un mot creux, dénué de toute signification. [...]
[...] Ainsi, le mot «homme» n'est qu'une image concrète sonore qui peut correspondre à de nombreuses images visuelles (celles de tous les hommes que je peux voir). L'immatérialisme. Conséquence directe du nominalisme, l'immatérialisme est la doctrine fondamentale de George Berkeley. Toute abstraction est illégitime, donc rien ne m'autorise à imaginer, par abstraction, de pseudo objets matériels en dehors de la perception que j'en ai. La seule réalité des choses, c'est d'être perçues. Il faut rejeter l'idée d'une substance matérielle objective. L'idée de matière n'est qu'un mot. Actualité - postérité. [...]
[...] Trois dialogues entre Hylas et Philonous (1712) Considéré comme un auteur extravagant, George Berkeley décide de donner à ses thèses une forme dramatisée pour essayer de vulgariser des idées qu'il croit capables de résoudre les difficultés contenues dans l'Essai sur l'entendement humain, de John Locke: il n'y a pas d'autre réalité des choses que ce que nous percevons. Alciphron ou le petit philosophe (1735) Cet ouvrage est un pamphlet contre les mathématiciens libres penseurs qui rejettent la religion Son apport Selon George Berkeley, nous découvrons le monde comme nous apprenons une langue. Celui qui nous parle dans cette langue s'adresse directement à notre esprit. Croire au monde, c'est obéir à la parole divine, c'est croire en Dieu. Le nominalisme. Pour George Berkeley, une idée abstraite n'existe pas. Ce n'est qu'un nom, un simple mot. [...]
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