La bioéthique
'Le Progrès implique-t-il d'en finir avec toutes les limitations qui nous interdisent d'agir sur nous-mêmes ? La vie appartient-elle à l'individu ? Telles sont en effet les questions auxquelles tente de répondre la bioéthique, en introduisant du droit dans le monde scientifique et médical.'
Nous commencerons avant tout par rappeler les origines et étapes de la réflexion bioéthique (I), avant de voir en quoi le Droit, dans la situation actuelle, se trouve tiraillé entre Eros et Thanatos, soit entre le choix d'améliorer la vie ou de favoriser la mort, entre le désir individuel s'identifiant avec la liberté de disposer de soi-même et le risque d'eugénisme (II). Enfin, nous montrerons en quoi l'efficacité de cette discipline rencontre de nombreux obstacles, dus principalement, comme le déclarait Alain Touraine, à l'absence de « solution générale » dans ce domaine (III).
[...] De même, les embryons surnuméraires (provenant des tentatives de fécondation in vitro) définis par le CCNE comme personnes humaines potentielles posent le problème de leur devenir. Depuis 2004, la loi autorise à titre exceptionnel la recherche sur les embryons sans projet parental, mais considère-t-on que les embryons sont en vie ? A-t-on le droit de les supprimer ? Ces controverses autour de la vie et de la mort posent le problème de la définition même de ces termes. La vie commence t'elle, comme le suggère l'Eglise catholique, le premier jour de la conception ou bien quelques semaines après ? [...]
[...] Qu'il s'agisse de l'avortement ou de l'euthanasie, la science ne doit juger que la pathologie de l'individu et non des appréciations subjectives. En ce qui concerne à présent la vie et sa création, les comités de bioéthique soulignent le caractère unique, irremplaçable et non marchand de l'homme. Ainsi, fantasme de l'immortalité et du double, le clonage reproductif inauguré avec la brebis Dolly en 1996, est formellement interdit en France depuis 2004 car, au delà du risque d'eugénisme, il remet en cause le principe de l'unicité génétique de l'individu. [...]
[...] Ainsi, la thèse du "sacré de la vie" s'oppose à celle de la "qualité de la vie" et deux camps semblent alors se distinguer : d'un côté, ceux qui favorisent le progrès scientifique et donc, l'auto- transformation de l'espèce humaine ; de l'autre, ceux qui, partant de l'axiome que "notre état biologique est sacré et inviolable", concluent qu'il faut contrôler voire interdire certaines applications du savoir biologique. Le débat central s'articule donc autour du pouvoir de la science : faut-il contrôler la recherche scientifique ? Le cas échéant, au nom de quelle idéologie ? Peut-on dans certains cas refuser la vie ? Autoriser la mort ? [...]
[...] L.G.D.J NOBLE, Denis et VINCENT, Jean Didier, L'éthique du vivant Paris, UNESCO POTTER Van Rensselaer, «Bioethics: bridge to the future», Prentice-Hall 1971 SCHAEFFER, Benoît, Le Droit de la bioéthique Mémoire de DEA de Droit public général et Droit de l'environnement à la Faculté de Droit et des sciences politiques de Nantes TAGUIEFF, Pierre-André, Les langages du politique, Discours sur la bioéthique septembre 1995 TESTART, Jacques, Le Monde Diplomatique, Éthique n'est pas technique novembre 1995 TESTART, Jacques, Le Monde Diplomatique, Une foi aveugle dans le progrès scientifique décembre 2005 TOULOUSE Gérard, de VÉRICOURT Guillemette, Quelle éthique pour les sciences ? Les Essentiels Milan COURRIER INTERNATIONAL Clonage : les projets des apprentis sorciers n°792 du 5 au 11 janvier 2006. Comité international de bioéthique de l'UNESCO (IBC). Dixième session. Actes, mai 2003 Déclaration Internationale sur les Données Génétiques Humaines, UNESCO Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme, UNESCO 1 cf. [...]
[...] Créer de la vie ? L'homme peut-il avoir le choix de mourir ou de vivre ? En effet, au principe du choix de la vie qu'implique l'eugénisme répond le principe du choix de la mort qu'enveloppe l'euthanasie1. Selon Jean Bernard, l'histoire de la bioéthique est fondée sur deux étapes notoires : la révolution biologique marquée par la découverte des lois de l'hérédité (1863) et de la maîtrise de la reproduction, et la révolution thérapeutique qui améliore le traitement et la prévention des maladies. [...]
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