'Rien ne permet d'affirmer la supériorité ou l'infériorité intellectuelle d'une race par rapport à une autre'. En affirmant cela, Claude Levi-Strauss (Race et Histoire) ne veut pas formuler un racisme à l'envers. La notion de race suppose que les groupes ethniques en tant que tels ont des spécificités, mais il ne faut pas leurs attribuer des catégories psychologiques sinon on s'éloigne de la science. Gobineau a commis cette erreur en affirmant que le métissage des races aboutissait à leur dégénérescence
[...] L'histoire n'est cumulative que dans certains cas. Ainsi, les peuples d'Amérique ont su s'adapter très bien à un nouveau milieu et maîtrise la nature, notamment les plantes. Leur maîtrise a été un apport dans l'Ancien monde (pomme de terres, caoutchouc . La distinction entre histoire cumulative et histoire stationnaire est souvent appliquée en fonction de " toute culture qui se développerait dans un sens analogue au nôtre, c'est à dire dont le développement serait doté pour nous de signification Ainsi, certaine culture se développerait sans que nous en ayons conscience. [...]
[...] La civilisation résulte de la diversité des cultures. Comme tout progrès est donc fonction d'une coalition de culture qui consiste en un partage des chances de progrès que connaît chaque culture. Mais si la diversité est une chance pour les progrès on peut se demander si l'homogénéisation ne va pas limiter les chances de gains futures. Pour éviter cela, Lévi-Strauss voit deux remèdes : " élargir la coalition, soit par diversification interne, soit par admission de nouveaux partenaires En fait, il faut toujours préserver la diversité des cultures. [...]
[...] Comme toutes les sociétés humaines ont à peu près la même durée historique la doctrine de évolutionnisme sociologique revient à dire que les sociétés primitives d'aujourd'hui n'ont pas participé au progrès, elles seraient stationnaires. L'idée qu'il existerait des peuples " sans histoire " signifie " seulement que leur histoire est, et restera inconnue, mais non qu'elle n'existe pas Claude Levi Strauss distingue deux sortes d'histoire qui pourraient expliquer les différences culturelles: une histoire " cumulative" et une histoire " stationnaire " où les avancées technologiques ne serviraient pas à l'accumulation. En Europe, les faits prouvent qu'il y a eu une évolution, cela est difficilement contestable. [...]
[...] La diversité biologique n'explique pas la diversité culturelle. Claude Lévi-Strauss donne plusieurs arguments : - la diversité culturelle est plus variée que la diversité des races ; - la diversité des cultures pose beaucoup plus de difficultés que celle des races ; - la diversité des cultures s'explique autrement que par la race. Les cultures humaines diffèrent non seulement dans l'espace mais aussi dans le temps. Cette diversité culturelle est plus ou moins importante, elle varie dans le temps car elle est soumise à deux mouvements dans une culture : le premier tend à l'accentuation des particularismes alors que le second tend à l'uniformisation. [...]
[...] Nous sommes en effet conditionnés par notre culture, nos valeurs. Nous dépendons non seulement des informations mais aussi de leur signification. Lorsque nous constatons un immobilisme, nous devons donc nous demander si " cet immobilisme apparent ne résulte pas de l'ignorance où nous sommes de ses intérêts véritables Chaque culture appréhende les problèmes auxquels elle est confrontée d'une façon différente. Lévi-Strauss remarque que chaque culture s'est considérée comme supérieure. Il en est ainsi de la culture européenne, occidentale. Mais cet ethnocentrisme ne se traduit pas toujours par un rejet. [...]
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