L'ouvrage a été publié en Allemagne en 2001 et traduit en français en 2002 chez Gallimard.
Il s'inscrit dans les débats soulevés par le développement des techniques génétiques et leur application à l'homme. Habermas montre la nécessité de poser des limites moralement justifiées à l'extension de pratiques qui tendent à une auto- instrumentalisation eugénique de la vie anténatale et de l'espèce humaine. L'auteur cherche des fondements actuels et rationnels, donc universalisables, à de telles limites qui semblent s'opposer à l'accroissement des droits personnels et à l'amélioration de l'espèce. Il fait valoir la nécessité de préserver l'autonomie de la personne future face au risque que la compréhension éthique que l'humanité a d'elle-même soit modifiée, et le principe même de toute vie morale sapée...
[...] Habermas a notamment écrit Théorie et Pratique (1963), Connaissance et Intérêt (1965), La technique et la science comme idéologie (1968), Théorie de l'agir communicationnel (1981), Morale et Communication (1983), De l'éthique de la discussion (1992) : Cet ouvrage veut dépasser l'opposition entre un universalisme abstrait et le relativisme en cherchant les conditions de validation d'une norme éthique. Les questions morales sont décidables au terme d'une procédure argumentative et se distinguent des choix éthiques individuels. Droit et démocratie, Entre faits et normes. (1993). II- Vers un eugénisme libéral ? Présentation et résumé L'ouvrage a été publié en Allemagne en 2001 et traduit en français en 2002 chez Gallimard. Il s'inscrit dans les débats soulevés par le développement des techniques génétiques et leur application à l'homme. [...]
[...] Habermas a le mérite d'entreprendre une réflexion morale sur ce sujet en pointant le besoin de réglementation et la nécessité d'encadrer la recherche biologique. La science n'est pas en effet bonne ou mauvaise en soi et ne peut constituer à elle-même sa propre finalité. C'est l'utilisation qui en est faite qui doit faire l'objet d'un encadrement, à plus forte raison quand il y va de la vie humaine. Habermas met en garde contre la dynamique de la science et de l'économie qui tendent à produire des faits accomplis sur lesquels on ne pourrait pas revenir. [...]
[...] Il y a une manière de magnifier le principe d'autonomie qui est en fait une forme de repli sur soi. La passivité que tout être humain connaît de manière plus ou moins forte dans sa vie est un appel à l'accueil de la part de ceux qui l'entourent. En outre, il convient de remarquer que la justification de l'eugénisme négatif par la logique de guérison qui préside au DPI par opposition à la logique instrumentale d'un eugénisme d'amélioration ne correspond pas à la réalité. [...]
[...] La conscience d'être né à la suite d'une intervention génétique ébranlera la réciprocité de la relation entre générations et, par contagion, des relations intersubjectives. Enfin, en déplaçant la frontière entre ce qui est fabriqué et ce qui est naturel, la programmation génétique porte un coup à la naturalité de la condition humaine. La contingence de la naissance et de l'existence ce cadeau venu de nulle part selon l'expression de Hannah Arendt) s'oppose à la conscience d'être le produit d'une intervention instrumentale voulue selon un plan et des critères prédéfinis. [...]
[...] L'avenir de la nature humaine Vers un eugénisme libéral ? de J. Habermas L'auteur et sa pensée Né en 1929 à Düsseldorf, Jürgen Habermas a étudié la philosophie, l'histoire, la psychologie et la littérature allemande aux universités de Göttingen, Zürich et Bonn. Assistant de Théodore Adorno à Francfort à partir de 1956, successeur en 1964 de Max Horkheimer à la chaire de philosophie, il entreprend des recherches en sociologie empirique. En 1961, il soutient à Marburg sa thèse d'habilitation (l'Espace public, paru en 1962). [...]
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