Aristote, In vita veritas, impératif vital, choix d'une vie, porte de la vérité, invitation à la philosophie
Chacun sait trop, ne serait-ce que pour avoir vu la célèbre « École d'Athènes» de Raphaël où Aristote pointe la terre et Platon le ciel, quelle différence sépare le maître et l'élève - l'idéaliste et le pragmatique. La légende fait même d'Aristote un disciple mal aimé, au point que Diogène Laërce assure dans ses Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres :
« il quitta Platon du vivant de celui-ci, ce qui fit dire à Platon qu'Aristote l'avait frappé du talon comme un poulain qui donne une ruade à sa mère ».
Les oeuvres de jeunesse témoignent cependant d'une réelle filiation avec le platonisme, qu'il s'agisse de l'Éthique à Eudème ou du Protreptique, son « invitation à la philosophie ».
[...] SU faut être, soyons vraiment, et soyons dans le vrai. L'Éthique à Nicomaque confirme en des termes différents la nécessité pour les hommes qui veulent être pleinement ce qu'ils sont et accomplir leur fonction de se tourner vers un certain genre de celle où s'exerce une activité tendue vers la raison, dans la mesure où l'homme ne vit pas seulement par la nature ou par les habitudes mais aussi par le logos (Éthique à Nicomaque, 1,6). Ce que signifie une telle vie n'est cependant pas univoque, dans la mesure où vivre selon la raison s'entend en deux sens: vivre conformément aux seuls intérêts de la raison d'une part, vivre en lui conformant ses désirs d'autre part. [...]
[...] L'impulsion fondamentale qui poussa les premiers penseurs aux spéculations philosophiques n'est autre que l'étonnement, dont Platon faisait déjà le point de départ de la philosophie (Théétète, 115D). Ils démontrèrent alors un louable appétit de vérité sans jamais parvenir cependant à la dire tout entière. Sans doute cela tient-il à la nature de la notion elle-même, dont Aristote souligne que nul ne peut l'atteindre adéquatement, ni la manquer tout à fait Chacun trouva donc à dire quelque chose sur la nature mais il en est de la vérité [ . [...]
[...] S'il faut être, soyons vraiment, et soyons dans le vrai. L'Éthique à Nicomaque confirme en des termes différents la nécessité pour les hommes qui veulent être pleinement ce qu'ils sont et accomplir leur fonction de se tourner vers un certain genre de vie : celle où s'exerce une activité tendue vers la raison, dans la mesure où l'homme ne vit pas seulement par la nature ou par les habitudes mais aussi par le logos (Éthique à Nicomaque, 1,6). Ce que signifie une telle vie n'est cependant pas univoque, dans la mesure où vivre selon la raison s'entend en deux sens: vivre conformément aux seuls intérêts de la raison d'une part, vivre en lui conformant ses désirs d'autre part. [...]
[...] Paradoxalement la vie humaine s'accomplit ainsi dans une vie trop élevée pour la condition humaine (ibid. celle qui imite la vie des dieux, desquels nous rapproche ta partie la plus noble de nous-mêmes (l'intellect), et dont l'activité parfaite (et parfaitement activité) consiste à se penser eux-mêmes comme ce qu'il y a de plus divin et déplus digne sans jamais changer d'objet, car ce serait un changement vers le pire (Métaphysique). Les hommes tendent in fine à s'immortaliser en s'identifiant à la partie divine de leur âme ; ils ne sont plus seulement parfaitement eux-mêmes mais se réalisent comme par-delà eux-mêmes, dans et par le dépassement. [...]
[...] Aristote : In vita veritas Chacun sait trop, ne serait-ce que pour avoir vu la célèbre École d'Athènes»de Raphaël où Aristote pointe la terre et Platon le ciel, quelle différence sépare le maître et l'élève - l'idéaliste et le pragmatique. La légende fait même d'Aristote un disciple mal aimé, au point que Diogène Laërce assure dans ses Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres : il quitta Platon du vivant de celui-ci, ce qui fit dire à Platon qu'Aristote l'avait frappé du talon comme un poulain qui donne une ruade à sa mère Les œuvres de jeunesse témoignent cependant d'une réelle filiation avec le platonisme, qu'il s'agisse de l'Éthique à Eudème ou du Protreptique, son invitation à la philosophie L'impératif vital Arrêtons-nous sur ce dernier ouvrage, qui présente à la fois un point d'entrée dam la philosophie en général et dans celle d'Aristote en particulier. [...]
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