Exposé détaillé sur l'apport de Tocqueville en matiere de philosophie, surtout pour les étudiants en droit.
[...] En conclusion Tocqueville nous prévient que les seuls ennemis de la révolution sortent de ces propres rangs La démocratie peut hériter des principes de la révolution, tout en rompant avec les passions révolutionnaires irréfléchies et avec les travers de l'homme démocratique : conformisme, individualisme, matérialisme, culte du présent, si et seulement si elle prend garde à se prémunir contre les risques inhérents à ce régime en utilisant les différents à sa disposition. La démocratie ne se réduit pas à ce qu'en fait l'homme démocratique, par l'esprit légiste, elle se crée son propre avenir. DUBOIS, Christian : Alexis de Tocqueville vie-œuvre-concepts, Poitiers BOUDON, Raymond : Tocqueville aujourd'hui, France, Odile Jacob RIVIALE, Philippe : Tocqueville ou l'intranquilité, L'Harmattan Raisons politiques, Le moment tocquevillien, Presses de sciences po, Mayenne TOCQUEVILLE, Alexis : De la démocratie en Amérique Sarthe, Folio [1835]. TOCQUEVILLE, Alexis : De la démocratie en Amérique II, Sarthe, Folio [1840]. [...]
[...] Mais, bien entendu, l'apport de Tocqueville se mesure d'abord à travers son chef-d'œuvre : De la Démocratie en Amérique dans lequel il s'interroge sur les différentes formes de gouvernement. En 1830, il est envoyé en mission d'étude du système carcéral américain. De son voyage, il en écrit le 1er tome paru en 1835 qui obtient d'emblé un immense succès, il y analyse les institutions politiques des Etats-Unis ainsi que le fonctionnement de cette société : ses avantages, ses risques et ses perspectives. [...]
[...] En prenant cet exemple, Tocqueville nous montre que la Révolution est la suite logique de l'histoire constitutionnelle française. Il y a donc des problèmes qui n'ont pas disparu suite à la Révolution ce qui prouve deux choses : la démocratie qui apparaît comme un régime idéal totalement nouveau aux yeux de beaucoup à l'époque en fait est perfectible : il n'y aurait aucun intérêt à revenir à un régime défectueux. La Révolution est apparue comme soudaine, mais elle est en fait le résultat d'un processus ancien qu'elle a brutalement accéléré. [...]
[...] Cette contradiction n'est en fait qu'apparente, on peut selon Tocqueville, imaginer un corps législatif composé de telle sorte qu'il représente la majorité sans être nécessairement l'esclave de ses passions, un pouvoir exécutif qui lui soit propre et une puissance judiciaire indépendante ce qui permet de limiter le risque de tyrannie en préservant les idéaux démocratiques; on reconnaît évidemment ici la théorie de Montesquieu sur la séparation des pouvoirs. La tyrannie de la majorité peut aussi devenir morale ou intellectuelle : chacun redoutant d'être en désaccord avec l'avis du plus grand nombre (l'opinion publique), le conformisme sévit dans la population. Il devient facile dans un Etat de droit, qu'un individu isolé n'ai plus aucun droit face à la majorité autre que celui de s'y soumettre. [...]
[...] Après sa réélection en 1842 il accepte de se placer dans la mouvance de la gauche dynastique c'est-à-dire de ceux qui tout en acceptant la monarchie de juillet (=monarchie const.) veulent la rendre plus libérale, plus démocratique, et surtout moins affairiste. En 1847 il sent monter la crise et avertit la Chambre d'une menace révolutionnaire un mois plus tard Louis Philipe est emporté par les émeutes, la République est proclamée. Il est ensuite élu à l'assemblée constituante de 1848. Il devient en 1849 ministre des affaires étrangères mais il est écarté de la politique par l'empereur Napoléon III auquel il s'oppose violemment. Il meurt en 1859. [...]
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