Les âmes fortes sont-elles des âmes noires ?

Thèmes abordés

Philosophie mal

Résumé du document

Dissertation philosophique entièrement rédigée sur le thème du mal

Extraits

[...] III.2 L'épuisement psychique dans le mal La trajectoire de Lady Macbeth est à cet égard révélatrice : la maîtresse femme des trois premiers actes cède brusquement la place à une sorte de zombie : hallucinations, somnambulisme et suicide sont le seul salaire du mal. Firmin, dans Les Ames fortes, fait une expérience similaire lorsqu'il s'épuise à attendre la ruine des époux Numance. Il se voyait comme dans un rêve, seul, traqué et les jambes paralysées. Il tressaillait à chaque griffe de pluie sur les vitres. [...]

[...] Transition : L'énergie spirituelle ne trouve-t-elle pâture que dans le mal ? II. L'énergie spirituelle hors du mal II.1 La bonté d'âme, force de résistance au mal Plusieurs personnages de Macbeth constituent des contrepoints vertueux à la noirceur du couple principal, et sont caractérisés par leur courage et leur force d'âme : on pense entre autres à Banquo qui, face aux sorcières tentatrices, garde son calme et sait se dominer, ou encore à Macduff qui finira par brandir la tête de l'infâme au bout d'une pique. [...]

[...] II.2 L'impétuosité du bien Mme Numance, dans Les Âmes fortes, est présentée comme le Napoléon du malheur. Elle fait tête sur tous les fronts, dans une campagne d'Italie qui va de la jambe cassée à l'eczéma, du cordon de Saint-Antoine à la variole, de la folie furieuse au choléra, du livret de la caisse d'épargne au désintéressement des huissiers La pratique du bien s'accompagne chez elle d'une ardeur qui confine à la sainteté. Le vicaire se montre tout particulièrement sensible à un certain enthousiasme de la vertu : Pourquoi voudrais-je être Caton qui déchire ses entrailles, plutôt que César triomphant ? [...]

[...] Cet abandon à la passion s'oppose dans l'anthropologie gionienne à ce que la morale ordinaire appelle souvent bien mais qui n'est en vérité que de l'avarice On entrevoit aussi, dans la très surprenante analyse que Rousseau propose du fanatisme, un dépassement de la dichotomie bien/mal au profit de la vérité supérieure de la passion : le fanatisme, quoique sanguinaire et cruel, est pourtant une passion grande et forte, qui élève le cœur de l'homme, qui lui fait mépriser la mort, qui lui donne un ressort prodigieux, et qu'il ne faut que mieux diriger pour en tirer les plus sublimes vertus Transition : Non seulement la force n'est pas le propre des âmes noires, mais certaines d'entre celles-ci se caractérisent au contraire par leur faiblesse. III. Mal et mollesse III Maléfices de l'atonie Les âmes faibles sont également des âmes noires. On rencontre dans nos trois œuvres une certaine vulgarité du mal, souvent associée à une faiblesse d'âme spécifiquement masculine. Pensons, dans Les Ames fortes, à Firmin, l'homme aux yeux de chien le roi des vessies et des lanternes, le cocher des voitures vides petit escroc retors mâtiné d'un mari violent. [...]

[...] Moi j'estime : du moment qu'on est chrétien, on a le droit de tout faire. Tu seras jugée. Alors, ne te prive pas. Le triomphe ultime de Thérèse (l'assassinat de Firmin) a d'ailleurs pour cadre l'espace anarchique et infernal du Village Nègre. Rousseau adresse aux esprits forts de la philosophie un triple reproche : leur prétention à tout expliquer bafoue les limites naturelles de la raison ; leur athéisme bafoue l'ordre divin ; leurs sophismes perturbent l'ordre social : renversant, détruisant, foulant aux pieds tout ce que les hommes respectent, ils ôtent aux affligés la dernière consolation de leur misère, aux puissants et aux riches le seul frein de leurs passions ; ils arrachent du fond des cœurs le remords du crime, l'espoir de la vertu, et se vantent encore d'être les bienfaiteurs du genre humain Selon le vicaire, il faut au contraire respecter les lois établies et s'humilier devant le grand Etre qui seul sait la vérité I.3 La force d'âme est un effet du mal : endurcissement au mal Dès lors qu'elle se voue au mal, Thérèse devient plus puissante, plus saine, plus belle et plus joyeuse. [...]