Agrippa d'Aubigné, guerre civile, engagement religieux, conflit, dénonciation
Agrippa d'Aubigné est né au XVIème siècle dans une famille protestante. Il reçoit une éducation humaniste dans les principes de la Réforme. Défenseur la cause protestante, il prend rapidement les armes et s'engage au coté d'Henry de Navarre jusqu'à l'abjuration de ce dernier. C'est avec l'écriture qu'il trouve un autre moyen de prendre les armes : il va écrire despamphlets anticatholiques et des attaques polémiquescontre les protestants convertis. Refusant tout compromis, d'Aubigné est contraint de quitter la France en 1620, après la condamnation de son Histoire universelle depuis 1550 jusqu'en 1601 par le Parlement. D'Aubigné se retire alors à Genève, où est publié l'essentiel de ses œuvres. C'est ainsi que la première édition des Tragiques paraît en 1616 alors qu'il commence à rédiger cette œuvre en 1577. C'est un immense poème épique de 10 000 vers, œuvre de combat liée à l'action du parti protestant au cours des guerres de religion. Dans cet extrait du premier chant « Les Misères », le poète présente les horreurs de la guerre civile en France.
[...] INTRODUCTION Agrippa d'Aubigné est né au XVIème siècle dans une famille protestante. Il reçoit une éducation humaniste dans les principes de la Réforme. Défenseur la cause protestante, il prend rapidement les armes et s'engage au coté d'Henry de Navarre jusqu'à l'abjuration de ce dernier. C'est avec l'écriture qu'il trouve un autre moyen de prendre les armes : il va écrire despamphlets anticatholiques et des attaques polémiquescontre les protestants convertis. Refusant tout compromis, d'Aubigné est contraint de quitter la France en 1620, après la condamnation de son Histoire universelle depuis 1550 jusqu'en 1601 par le Parlement. [...]
[...] Dans cet extrait du premier chant « Les Misères », le poète présente les horreurs de la guerre civile en France. Nous allons nous demander comment l'auteur parvient à dénoncer le conflit tout en montrant son engagement religieux.Pour ce faire, nous commencerons par analyser les moyens utilisés pour dénoncer le conflit puis nous montrerons comment l'auteur prend parti dans ce conflit touchant la France. DEVELOPPEMENT Dénonciation du conflit Une allégorie de la France 1. Des références religieuses : les jumeaux ennemis - Jumeaux bibliques Esaü et Jacob pour donner une image saisissante du conflit : frères ennemis et rivaux (comme Abel et Caïn) : mythe récurrent de la littérature. [...]
[...] - Sensations tactiles : les coups d'ongle, de poings, de pieds. - sensations gustatives qui se dégradent : « doux lait », « venin ». - Expressivité du discours : recours aux sensations auditives avec la gradation des sons « soupirs », « cris », « pleurs ». Emphase oratoire grâce à l'utilisation de répétitions (« ni »), les allitérations en et en (v32-34). L'emploi des alexandrins à rimes plates, les énumérations et les longues phrases renforcent l'ampleur sonore du discours La violence de l'affrontement - Registre épique du combat : champ lexical de la violence « ils se crèvent les yeux », profusion de sang (« ensanglanté » (v.31), « sanglant » (v.32), « sang » (v.34)) : les frères s'entretuent. [...]
[...] Il ne rentre dans le combat que par légitime défense. Il ne fait que répondre aux attaques catholiques. En aucun cas, il ne veut offenser la mère. - Fondement naturel de la religion réformée : « dont nature donnait à son besson l'usage » (v6). Une seule victime : la France 1. La France est présentée comme une mère aimante et bienveillante : - Au départ, elle ne fait pas de préférences « entre ses bras de deux enfants chargées », « le doux lait qui doit nourrir les deux ». [...]
[...] II/ Le parti pris de l'auteur dans ce conflit La différence de traitement entre les jumeaux par l'auteur 1. Blâme d'Esaü : mauvais élément du couple biblique - Le camp catholique est présenté négativement : il abuse de sa force et de sa supériorité : « le plus fort » « « orgueilleux ». - Actions véhémentes : il donne des « coups d'ongles, de poings, de pieds » et les verbes péjoratifs et négatifs accentuent la violence de ses gestes « empoigne », « brise », « fait dégât » et fait de lui le criminel avec une gradation tou au cours du poème de ses actes : de « voleur acharné» et il devient un oppresseur « pour arracher à son frère la vie » qui « viole ( ) l'asile [des] bras [de sa mère]» Eloge de Jacob : riposte juste - L'auteur donne une image méliorative du camp protestant représenté par Jacob qui semble patient, tolérant et calme « ayant dompté longtemps en son cœur son ennui », et qui ne se « défend » qu'à « la fin » (v13). [...]
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