Cicéron définit la religion par le « fait de se soucier d'une certaine nature supérieure qu'on appelle divine et de lui rendre culte ». Une croyance est une position à laquelle on adhère sans pourtant disposer des arguments suffisants ou des preuves pour que cette adhésion soit légitime, c'est quelque chose qui n'est pas fondé objectivement. Il s'agit de donner son assentiment à l'existence ou à la valeur d'un fait ou d'une pensée. Croyance s'oppose à savoir. On peut alors se demander si les croyances religieuses sont absurdes c'est-à-dire, dénuées de sens. Peut-on défendre le bien fondé de ces croyances ? Comment le croyant justifie-t-il sa croyance ? (...)
[...] Pour le sociologue, le phénomène religieux est une dimension essentielle de la société. Pour le comprendre, Durkheim a d'abord étudié les formes religieuses primitives. Il s'est rendu compte que toutes les sociétés, primitives ou évoluées, distinguaient le profane et le sacré. La religion est un ensemble de croyances et de rites sacrés qui rassemblent les individus autour d'un idéal collectif. La religion véhicule donc des valeurs communes et génère ainsi une cohésion sociale indispensable. Comte s'attache lui aussi à l'institution religieuse, il le croit nécessaire pour lier les individus les uns aux autres et intégrer l'individu à la société. [...]
[...] La croyance en Dieu ne vient pas de la raison mais du désir. La religion peut donc avoir une fonction rassurante face à un environnement perçue comme menaçant. Lorsque les explications rationnelles font défauts nous aurions tendance à nous rabattre sur n'importe quelle explication, y compris les plus absurdes. Toute illusion est fondée sur le désir de croire ce qui nous arrange. Marx explique que le peuple est endormi par la religion et qu'elle sert à adoucir les souffrances. L'inconscient s'y trouve satisfait à l'intérieur d'un cadre socialement acceptable, c'est la sublimation. [...]
[...] L'homme religieux serait faible, et s'entourerait de rêves parce que sa vie est manquée et qu'il a besoin de soutien. Puisque Dieu est mort les hommes doivent alors créer des valeurs positives. Dans sa vision théorique la religion pourrait-être considérée comme absurde puisqu'elle ne s'appuie sur aucun savoir, cependant la foi se situerait au-dessus de la raison, Dieu serait une affaire de cœur. La foi chez Pascal se situe bien au-delà de la raison et donc bien au- dessus de tout ce qui pourrait la considérer comme absurde : on ne pourra jamais démontrer la foi. [...]
[...] Gagez donc que [Dieu] est, sans hésiter A partir du moment, donc, où n'est pas sûr que les croyances religieuses sont fausses, il faut agir de telle sorte qu'on ne risque pas de perdre la vérité (le salut, plus précisément). Dès lors, il devient rationnel de croire, en dépit de l'absence d'évidences ! Les croyances religieuses peuvent donc avoir un fondement objectif rationnel. La devise célèbre de Tertullien Credo quia absurdum, je crois parce que c'est absurde, peut-elle être considérée comme une ultime concession au rationalisme ? [...]
[...] La foi religieuse n'attend aucun savoir, puisqu'elle se suffit à elle-même. Il y a certains domaines qui échappent à l'alternative du vrai et du faux, de la vérité et de l'erreur, domaines qui échappent à toute preuve car ils se placent au-dessus de la raison. On ne peut pas considérer les croyances religieuses comme absurdes si on étudie leur utilité et leur rapport aux hommes et au monde actuel, en effet la religion reste un fait humain fondamental. L'irrationalité réside dans le fait qu'on n'a pas de preuves de ces croyances, mais le croyant en a alors conscience et continue de tenir une vie selon les rites religieux car après tout, il ne peut être que gagnant. [...]
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