Si droit et justice puisent leur essence même du latin jus, ce qui est droit ou juste, leur polysémie nous impose de définir ces deux notions intimement liées afin de dissocier chacune d'elles par leurs dimensions sémantiques. Ainsi, le droit désigne ce que l'on qualifie de « droit positif », l'ensemble des règles et textes édictés par l'autorité supérieure organisant la vie d'une société, tandis que la justice désigne, quant à elle, l'institution étatique chargée du rigoureux respect de la loi ou encore l'idéal de relations entre les hommes. On note, dès lors, que du second terme se dessinent un aspect juridique, la légalité, comme un aspect moral, la légitimité : or, si tous deux se réclament étymologiquement de la justice, il appert que des conflits peuvent opposer ces deux caractères. Aussi, à quelles conditions est-il légitime de désobéir à la loi ? (...)
[...] Si nombre de thèses s'affrontent et chaque philosophe propose une interprétation différente, il est possible, en réponse à la problématique, d'affirmer que lesdites conditions ne peuvent découler d'une intention volontaire en faveur de la prospérité de la société, de son développement positif. Toutefois, tous ne s'accordent pas sur la définition relative à la légitimité et l'on peut s'interroger quant aux fondements universels qui la caractérisent. [...]
[...] Ainsi, le droit désigne ce que l'on qualifie de droit positif l'ensemble des règles et textes édictés par l'autorité supérieure organisant la vie d'une société, tandis que la justice désigne, quant à elle, l'institution étatique chargée du rigoureux respect de la loi ou encore l'idéal de relations entre les hommes. On note, dès lors, que du second terme se dessinent un aspect juridique, la légalité, comme un aspect moral, la légitimité: or, si tous deux se réclament étymologiquement de la justice, il appert que des conflits peuvent opposer ces deux caractères. Aussi, à quelles conditions est-il légitime de désobéir à la loi ? [...]
[...] Ainsi apparaît un droit naturel qu'Hobbes, dans Léviathan, définit par liberté qu'a chacun d'user comme il veut de son pouvoir propre, pour la préservation de sa propre nature” ; ce droit originel constitue aussi la thèse que soutient notamment Locke, selon lequel la nature nous dicte qu'est légitime la protection de la propriété, de sa vie et de ses biens. Or, à l'état de nature dépeint par Rousseau, dans Du contrat social, les individus vivent sans désir même de s'associer, soumis à un arbitraire du fait social: l'état de nature ne permet ainsi pas d'assurer paix et sécurité. Afin de préserver ces droits irréductibles aux hommes, la perfectibilité pousse ces derniers à se lier les uns aux autres par un contrat social garantissant ces acquis innés. [...]
[...] Il est communément admis que l'observation des lois résulte d'une obéissance par devoir, selon un acte de volonté, et non par contrainte, selon un acte de nécessité, en dépit du caractère correctionnel de la justice si délit avéré. Toutefois, les Sophistes établiront que le juste est à l'avantage d'un individu dominateur et élèveront envers le droit positif réprimant les forts au profit des faibles, le droit du plus fort Aussi, Rousseau s'évertuera-t-il subséquemment à dénaturer ce premier raisonnement en présentant l'aboutissement de ce dernier pour fait: illustrons cet axe. [...]
[...] Or, chacun ne s'accorde pas sur les caractères de la justice car nul texte ne saurait la définir minutieusement, se heurtant à la complexité de la réalité, et il suffirait que chacun invoque sa propre conception de cette notion abstruse pour ne plus observer, en toute légitimité, les lois régissant la société ; au risque de voir celle-ci ébranlée. À la lumière de cette étude, nous pouvons affirmer que les conditions aboutissant à une désobéissance de la loi sont multiples et dépendent de la perception de la justice chez l'individu comme de la complexité des cas dans la réalité. [...]
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