Comment aborder l'image, dont le statut demeure en soi incertain, sinon en s'appuyant sur le regard de celui qui la voit ? Il est évident que l'œil occidental, modelé par ses techniques de représentations, a vu, au cours de son histoire, des images toujours différentes et dont le sens n'était jamais établi de façon définitive.
La médiologie, démarche particulière s'intéressant simultanément à l'histoire de l'art, des techniques, des religions, mais aussi aux différentes facettes de l'image que sont sa fonction, son esthétique et sa technique, semble être la démarche la plus appropriée à notre étude.
[...] La technicité du support vidéo permet ainsi l'inflation vertigineuse du nombre d'images disponibles, l'abolition des distances mais provoque, en contrepartie, une dévalorisation de l'objet image. La naissance de l'image vidéo et télévisuelle a considérablement modifié nos modes de perception de la réalité. L'immédiateté vidéo du direct fabrique l'événement en même temps que sa consommation. La nouvelle est l'événement, l'image le réel, il n'y a plus de dualisme dans notre espace de représentation entre vu et voyant, situation ayant pour conséquence l'économie d'une intelligibilité de l'image, du fait de sa réalité. [...]
[...] L'Art a tenté de contrer son déclin en dépassant le réalisme qui correspond à l'aboutissement de l'image et non pas à son origine. Il a pris un nouveau départ en revenant à une stylisation forte : l'art moderne redécouvre les primitifs et effectue en cela une révolution : il se retrouve au même plan que par le passé mais à un niveau supérieur. Le regard, dans l'histoire occidentale, évolue ainsi selon l'image de la spirale : de manière cyclique et progressive. [...]
[...] Vie et mort des images, Régis Debray Avant propos Comment aborder l'image, dont le statut demeure en soi incertain, sinon en s'appuyant sur le regard de celui qui la voit ? Il est évident que l'œil occidental, modelé par ses techniques de représentations, a vu, au cours de son histoire, des images toujours différentes et dont le sens n'était jamais établi de façon définitive. La médiologie, démarche particulière s'intéressant simultanément à l'histoire de l'art, des techniques, des religions, mais aussi aux différentes facettes de l'image que sont sa fonction, son esthétique et sa technique, semble être la démarche la plus appropriée à notre étude. [...]
[...] Toutes les autres cultures estimaient que l'image empêche de voir. Le représentable se donne désormais pour irrécusable Il y a une dérive de l'image vers le tout marchand. L'image enregistrée redouble l'autorité de l'événement par un terrorisme de l'évidence : il serait nécessaire de limiter les droits du visuel à authentifier, à lui seul, n'importe quel discours Dans la logosphère, ce qui était vraiment était absent, invisible. Dans la graphosphère, le visible a recouvert sa dignité : c'est une contingence désormais accessible par le discours ou l'abstraction. [...]
[...] L'espace perçu est parfaitement immatériel, auto référent, dénué de sens symbolique, et les nouvelles images, création algorithmiques, manquent cruellement d'individualité, de sens et d'être. Les paradoxes de la videosphère L'actualité visuelle est la nouvelle divinité. L'image, désormais, n'opère plus de décalage : réalité et vérité ne font plus qu'un il suffit de voir pour savoir. En effet, le visuel marche au principe de plaisir tandis que l'image fonctionnait au principe de réalité : les médias nous parlent des médias, l'image est image d'elle-même. L'autre disparaît. Les individus particuliers deviennent de simples signaux visuels, figures symbolisant les différents groupes humains. [...]
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