« Dans un monde brutalement divisé en maîtres et en serviteurs, il faut enfin avouer
publiquement une alliance longtemps cachée avec les maîtres, ou proclamer le ralliement au
parti des serviteurs. Aucune place n'est laissée à l'impartialité des clercs. Il ne reste plus rien
que des combats de partisan. ». Les intellectuels étudiés par Jeannine Verdès-Leroux dans Le
parti communiste, les intellectuels et la culture et Frédérique Matonti dans Intellectuels
communistes : essai sur l'obéissance politique ont choisi le ralliement au parti communiste.
Intellectuels-de-parti ou conseillers du Prince, ils sont dans ces deux ouvrages l'objet
d'approches opposées. Le travail de F. Matonti est explicitement présenté comme une
contribution visant à dépasser les analyses de J. Verdès-Leroux. Elle tente en effet de
substituer à la thèse de la soumission des intellectuels communistes à l'autorité partisane en
échange d'une carrière au sein du Parti (ou dans sa dépendance) la question de l'obéissance
politique et de ses conditions sociales et intellectuelles. J. Verdès-Leroux et F. Matonti
cherchent toutes deux à comprendre l'adhésion de certains intellectuels au communisme et à
expliciter leurs caractéristiques. Derrière leur sociologie des intellectuels, se profilent deux
conceptions antagonistes du système d'échanges entre le PC et ses intellectuels, qui
permettent de s'interroger sur la nature de l'institution « Parti communiste » et, plus
largement, sur le fonctionnement des institutions partisanes3. Quel est le rapport des
intellectuels communistes avec l'autorité et l'institution partisane ?
J. Verdès-Leroux et F. Matonti proposent deux sociologies distinctes des intellectuels
communistes. Leur étude permet d'ouvrir une réflexion et un débat sur la nature complexe des
échanges entre institution partisane et intellectuels.
[...] 21) Il faut donc substituer pour comprendre les rapports entre intellectuels et autorité, institution partisane la conception de l'obéissance politique à celle de la soumission, la figue du conseiller du Prince à celle de l'intellectuel-de-parti. L'adhésion politique répond à des mécanismes complexes, les rapports avec le Parti sont multiples, la matérialisation du rapport à l'autorité diverse. Loin de la simple soumission, l'obéissance à l'institution partisane est le produit de croyances et de stratégies multiples, de luttes concurrentielles, et de la configuration intellectuelle du temps. En soulevant la question de l'obéissance politique, F. [...]
[...] Matonti cherchent toutes deux à comprendre l'adhésion de certains intellectuels au communisme et à expliciter leurs caractéristiques. Derrière leur sociologie des intellectuels, se profilent deux conceptions antagonistes du système d'échanges entre le PC et ses intellectuels, qui permettent de s'interroger sur la nature de l'institution Parti communiste et, plus largement, sur le fonctionnement des institutions partisanes3. Quel est le rapport des intellectuels communistes avec l'autorité et l'institution partisane ? J. Verdès-Leroux et F. Matonti proposent deux sociologies distinctes des intellectuels communistes. [...]
[...] Un second courant ( ) vise au contraire à articuler les prises de position et les productions des groupes avec leur position dans l'espace social. Ce modèle, incontestablement plus fécond, appliqué au PCF n'a néanmoins pas totalement porté ses fruits. (Matonti, p. 3 Les intellectuels communistes, moins atypiques, à la fois par leurs qualifications académiques et par leurs rapports à l'autorité, que ne le veut le sens commun, y compris scientifique, constituent un cas limite pour étudier les aspirations et les fonctions politiques des intellectuels en général. [...]
[...] Aucune place n'est laissée à l'impartialité des clercs. Il ne reste plus rien que des combats de partisan. Les intellectuels étudiés par Jeannine Verdès-Leroux dans Le parti communiste, les intellectuels et la culture et Frédérique Matonti dans Intellectuels communistes : essai sur l'obéissance politique ont choisi le ralliement au parti communiste. Intellectuels-de-parti ou conseillers du Prince, ils sont dans ces deux ouvrages l'objet d'approches opposées. Le travail de F. Matonti est explicitement présenté comme une contribution visant à dépasser les analyses de J. Verdès-Leroux2. [...]
[...] La première s'appuie, pour comprendre l'adhésion des intellectuels et leurs caractéristiques, sur l'analyse de Weber dans Les types de communalisation religieuse4. Weber définit en effet une catégorie d'intellectuels, l'intelligentsia prolétaroïde5, qui forme, avec l'intelligentsia autodidacte, l'« intelligentsia paria Pour J. Verdès-Leroux, qui les oppose aux intellectuels autonomes, ce sont ces intellectuels, largement issus de la Résistance, qui vont jouer un rôle décisif dans l'après-guerre et donner le ton à cette époque de l'histoire du PCF. Ainsi, parmi les cinq figures qu'elle propose de l'intellectuel communiste (les militants politiques, les clercs, les militants unitaires du Programme commun, les militants animés d'un sentiment océanique et ceux trouvant dans le parti un asile narcissique elle accorde une place centrale aux seconds, pour qui le parti est avant tout un univers de carrière. [...]
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