Jean-Léon Beauvois analyse dans cet ouvrage l'association de la démocratie en tant que mode d'exercice du pouvoir, et du libéralisme en tant qu'idéologie. Au travers de cette étude, il démontre que le système démocratique de notre société induit des modes de pensées et de connaissances spécifiques à l'idéologie libérale. Il s'attache à illustrer cet argument en analysant les rapports sociaux basés sur les relations de pouvoir et de soumission avec une approche socio-cognitive
[...] II REGARD SUR LA LIBERTE ORDINAIRE Dans cette deuxième partie, l'auteur s'applique à analyser comment les théories publiques s'inscrivent dans les relations de pouvoir et les effets qu'elles y produisent. Les situations de soumission forcée . Jean-Léon Beauvois s'intéresse ici aux situations de soumission forcée et à la théorie de la dissonance cognitive, considérée aujourd'hui comme l'une des théories de référence de la psychologie sociale. En application de cette théorie, des sujets qui sont amenés (pour satisfaire une requête de l'expérimentateur) à faire le contraire de ce que leurs attitudes ou leurs motivations les conduiraient spontanément à faire (accepter de manger des vers, se priver de boisson, etc . [...]
[...] Elle consiste en «l'étude des croyances en matière de détermination, non plus de ce que font les gens, mais de ce qui arrive aux uns et aux autres dans la vie (p.49). C'est donc l'étude des explications causales que les gens donnent de ces renforcements. A partir de là se dégage nécessairement une distinction entre : - l'internalité : l'acteur considère qu'il existe un lien entre lui-même ou son comportement et ce qui lui arrive. - l'externalité : l'acteur considère qu'il n'y a pas ou peu de lien entre lui-même ou son comportement et ce qui lui arrive. [...]
[...] qui semblent peu disposés à profiter de cette liberté dans la situation de soumission forcée la personne qui vous déclare libre est la même qui attend votre soumission La relation de soumission forcée doit se comprendre, d'après l'auteur, comme un mode de relations sociales, bien évidemment basé sur une forme de pouvoir institutionnel ou symbolique. Ainsi, l'individu n'accepterait pas d'exécuter la tâche qu'on lui demande précisément de faire, mais plutôt de se soumettre à l'autre. La déclaration de liberté ne l'invite pas tant à accepter l'acte que la soumission. [...]
[...] Dans sa typologie des modes d'autorité parentale, HOFFMAN appelle ce modèle l'affirmation pure et simple de pouvoir Dans ce cadre, la prescription et l'évaluation se font et ne sont légitimés que par la seule référence au vouloir et aux possibilités de sanction de l'agent qui exerce le pouvoir. La soumission ne repose alors que sur la connaissance des possibilités de sanctions, donc sur la puissance de l'agent exerçant le pouvoir. L'exigence requise est celle de l'obéissance ou de la pure soumission. [...]
[...] - La clause de dépendance, selon laquelle l'agent soumis connaît l'utilité psychologique de sa soumission et la nécessité de maintenir sa position d'agent soumis. Il n'a alors aucune envie de rompre le contrat, ce qui signifierait concrètement ne plus être aimé de ses parents, ou être renvoyé de l'école ou encore se retrouver au chômage . Et de l'activité évaluative : - La clause de délégation de l'évaluation, qui impliquerait des pratiques d'auto évaluation des agents soumis, voire d'évaluation par leurs pairs. [...]
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