"Il n'est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à l'égratignure de mon doigt"
Pour François Lamoureux, la citation de Hume est une « déclaration d'amour à l'égoïsme ».
Dans son traité de la nature humaine, Hume, philosophe écossais du 18ème siècle, expose une opinion anti-humaniste de l'homme. Alors qu'il vit au siècle des Lumières (siècle de la raison), il affirme que la passion n'est pas contraire à la raison, et notamment que l'égoïsme est raisonnable.
Il est ainsi raisonnable de préférer un malheur mondial à une contrariété personnelle, de préférer ses intérêts particuliers à l'intérêt général.
Pour Hume, passion et raison ne sont donc pas des notions antagonistes.
Or, étymologiquement une passion ne peut être raisonnable. En effet, la passion provient du mot grec pathos qui signifie la souffrance, le fait de subir. La passion affecte donc l'individu, le perturbe car elle relève du sensible. De ce fait, l'individu n'est plus maître de lui-même.
La passion relève du subjectif alors que la raison relève de l'objectif. La raison est neutre, elle n'est pas influencée par le sensible. D'ailleurs, l'étymologie du mot raison confirme cela car il vient du latin ratio qui signifie calcul. La raison renvoit donc au langage mathématique, scientifique qui est totalement objectif.
[...] Il est ainsi raisonnable de préférer un malheur mondial à une contrariété personnelle, de préférer ses intérêts particuliers à l'intérêt général. Pour Hume, passion et raison ne sont donc pas des notions antagonistes. Or, étymologiquement une passion ne peut être raisonnable. En effet, la passion provient du mot grec pathos qui signifie la souffrance, le fait de subir. La passion affecte donc l'individu, le perturbe, car elle relève du sensible. De ce fait, l'individu n'est plus maître de lui-même. La passion relève du subjectif alors que la raison relève de l'objectif. [...]
[...] Cette raison va faire culpabiliser l'individu si ce dernier ne se conforme pas aux principes rationnels qu'il a établis et qu'il se laisse entraîner par ses passions. La religion, le droit servent à lutter contre ses passions, car toute passion n'est pas bonne pour la société. Il faut donc encadrer les passions sans pour autant les anéantir, car toute action morale a pour principe l'amour de soi et ce sont les passions qui participent à la réalisation de cet égoïsme naturel (Hume). L'action nous permet de recevoir de la reconnaissance de la part des autres et ainsi flatter notre ego. [...]
[...] En effet, dans ce cas, il faut prendre en compte l'intérêt général et ne pas regarder ses simples intérêts individuels. Grâce à la théorie du refoulement, Freud nous a donné une preuve psychologique de la rupture entre raison et passion. Le Moi procède au refoulement lors d'un conflit entre un désir et un interdit. La représentation du désir est alors rejetée inconsciemment dans l'inconscient. II) Le nécessaire équilibre entre passion et raison Dans notre société actuelle, nous pouvons assister à l'empiétement de la passion sur la raison c'est pourquoi il est impératif de revaloriser la raison L'empiétement actuel de la passion sur la raison Dans le film The box de Richard Kelly, le personnage principal qui teste le coefficient altruisme des hommes s'exclame : Si des êtres humains ne peuvent pas ou ne veulent pas sacrifier leurs attentes individuelles pour le plus grand bien de votre race, il n'y a donc aucune chance de survie. [...]
[...] Comment Hume peut-il donc dire d'une passion qu'elle est raisonnable alors que passion et raison sont inconciliables par définition ? Faut-il comprendre que la raison ne pourrait donc pas s'opposer à la passion et inversement, qu'aucune ne pourrait avoir d'influence sur l'autre ? la raison ne peut-elle réduire les effets de la passion ? Est-ce raisonnable de préférer soi à l'humanité ? Si l'amour de soi est raisonnable, permet-il pour autant une paix sociale ? La compréhension de l'articulation entre passion et raison comprise nous permettra de justifier la nécessité d'un juste équilibre entre passion et raison (II). [...]
[...] La préférence de l'intérêt personnel à l'intérêt général est-elle conciliable avec une vie en société ? La passion et la raison en tant que contradiction En général, la passion est définie comme un phénomène irraisonné qui s'empare d'un individu. L'exemple le plus connu est celui de l'amour passionnel, cet amour qui nous fait perdre la tête, qui nous fait agir contrairement à notre raison, qui nous fait dire une fois la raison retrouvée que nous étions fous. La maxime selon laquelle l'amour rend aveugle est l'illustration parfaite de la passion qui aveugle la raison. [...]
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