John Rawls (1921-2002) est un philosophe libéral américain. Il aura fallu 16 ans pour que son principal ouvrage, la Théorie de la Justice soit traduite en français et pour que le débat qu'il a initié traverse l'Atlantique. Ses thèses sont pourtant aujourd'hui considérées comme l'un des plus gros travaux de philosophie contemporaine. Si bien que même si son oeuvre divise, elle ne laisse personne indifférent et tout le monde lui reconnaît le mérite d'exister. Nozick, grand opposant à Rawls comme nous le verrons plus tard a ainsi qualifié le travail sur la TJ de « source d'idées éblouissantes ». John Rawls a cependant très peu publié. L'essentiel de son énergie est consacrée à la rédaction du projet qui monopolise son attention depuis ses études supérieures : l'élaboration d'une théorie de la justice. Cette théorie est peaufinée au cours d' articles et dans deux ouvrages principaux où il tente à chaque fois d'anticiper les critiques : la TJ publiée en 1971 dans un contexte de guerre du Vietnam et de lutte pour les droits civiques suivi de LP publié en 1993. Nous allons
surtout nous consacrer sur son principal ouvrage, la TJ, considérée comme une oeuvre magistrale dans laquelle il a su imposer un renouvellement complet des interrogations fondamentales sur la répartition, la distribution ainsi que sur les principes fondamentaux autorisant la poursuite conjointe de la justice sociale et de l'efficacité économique. Rawls tentera d'ailleurs au cours de sa thèse de combattre l'omnipotence de l'économie sur le politique.
Nous étudierons également son oeuvre à la lumière des critiques qui lui ont été faites et notamment les deux principales: celle de Robert Nozick (1938-2002) philosophe libertarien américain et auteur de Anarchie, État et utopie, et Jurgen Habermas avec lequel Rawls a débattu de ses thèses par articles interposés entraînant la parution en 1997 du livre Débat sur la Justice politique.
Nous allons donc tenter de comprendre comment Rawls souhaite édifier sa théorie de la justice en règle de base pour aboutir à une société « bien ordonnée ».
[...] Cette position originelle ne correspond pas tant à une assemblée d'hommes se réunissant pour déterminer les fondements de la vie en société qu'à un point de vue qu'il faudrait adopter dès lors qu'on est amené à s'interroger de façon impartiale sur le problème de la justice. Il s'agit alors de s'abstraire de sa condition personnelle. En effet, c'est là le rôle du voile d'ignorance dont l'importance est cruciale puisqu'il rend possible un choix unanime d'une conception particulière de la justice Chaque partenaire, cocontractant doit avoir une connaissance minimale de la psychologie générale et des grandes théories de justice etc. [...]
[...] Habermas développe lui aussi une critique à l'encontre de la conception de Rawls. En effet, pour lui, comment peut-on garantir que les hommes sauvegarderont par la suite les acquis de la position originelle? L'homme ne sera pas loyal puisqu'il est rationnellement égoïste. Habermas se demande alors comment pourrait-on garantir ces acquis des révisions qui surviendraient dans l'avenir. Il émet également des réserves sur le fait que les droits et principes découlant de la position originelle ne produiraient pas les biens équivalents. [...]
[...] Théorie de la Justice de John Rawls John Rawls (1921-2002) est un philosophe libéral américain. Il aura fallu 16 ans pour que son principal ouvrage, la TJ soit traduite en français et pour que le débat qu'il a initié traverse l'Atlantique. Ses thèses sont pourtant aujourd'hui considérées comme l'un des plus gros travaux de philosophie contemporaine. Si bien que même si son œuvre divise, elle ne laisse personne indifférent et tout le monde lui reconnaît le mérite d'exister. Nozick, grand opposant à Rawls comme nous le verrons plus tard a ainsi qualifié le travail sur la TJ de source d'idées éblouissantes John Rawls a cependant très peu publié. [...]
[...] Mais Rawls a également tenté de donner une véritable philosophie à l'économiste en essayant d'articuler conjointement la justice et l'efficacité économique. L'exigence de justice doit absolument s'imposer à l'économie et non l'inverse, comme dans le cas de l'utilitarisme. Rawls distingue 5 systèmes économiques différents: le laissez-faire (égalité équitable), le capitalisme social (différence), le socialisme d'État (liberté) , le socialisme libéral et la démocratie de petits propriétaires (permettant l'égalité réelle). Seulement les trois premiers violent des principes fondamentaux et il n'y a donc que deux systèmes, tous les deux marchands, recevables. [...]
[...] C'est grâce au revenu minimum et à la dispersion de la propriété par l'héritage que la formation d'élites ou de marginaux est évitée. Cette conception des institutions socio-économiques est violemment remise en cause par Nozick en tant que libertarien et monarchiste d'État. En effet, pour lui, le seul État qui lui paraît être satisfaisant c'est l'État minimal ou veilleur de nuit, celui qui n'assure que la sécurité des personnes et des biens. Tout autre État aux pouvoirs plus étendus viole les droits des gens. L'idée de contrainte est désavouée. [...]
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