« Temps contre temps ou la société hypermoderne » de Gilles Lipovetsky

Résumé du document

À la fin des années 1970, la postmodernité apparaît. Cette notion fait référence à « l'effondrement de l'histoire » pour la construction d'un présent sans penser au futur. Les gens avaient un besoin de liberté grandissant et voulaient bénéficier de l'immédiat. Tout cela allait impliquer un profond bouleversement de la société. Une époque faite de nouvelles technologies, de démocratisation, de consommation et de diminution de croyances naissait. Dans les années 80, le mot « postmoderne » faisait rêver. Selon Lipovetsky, « la dissolution des encadrements sociaux, politiques et idéologiques » a débouché sur la mondialisation. L' « hyper » règne partout. L'auteur introduit les notions d'« hypercapitalisme » et « hyperindividualisme » à cause de ces dissolutions. L'individualité domine alors. L'homme est narcissique et veut tout maîtriser, tout gérer. Il est prêt à mettre sa vie en danger pour atteindre ses buts, ce qui cause de nouvelles pathologies. Il est avide et sur-consomme. Tout commence à se privatiser, bénéfices économiques oblige. L'économie ne cesse de grossir grâce à l'apparition d'Internet (transactions en temps réel, court terme). Le « toujours plus » s'applique partout. Plus de précision, de détails, le moins de censure possible, plus de visibilité. De là son concept de « société d'hypersurveillance » qui réfère quelque part au retour d'une société disciplinaire-totalitaire.
Nous sommes passés de l'ère « post » à l'ère « hyper ». Dans ce texte, Lipovetsky développe sa thèse sur « l'hypermodernisation du monde » plus spécifiquement sur le «temps social » entre le passé, le présent et le futur.

Extraits

[...] SENSUALISME ET PERFORMANCE Il est important de souligner que la thèse de Lipovetsky est basée sur la culture de l'immédiateté Les points suivant parlent de cela. Dans notre société, ce qui est le plus important, c'est de faire toujours mieux. À cause de nouvelles manières de communiquer et d'interagir, la communication virtuelle enterre petit à petit les liens humains réels. Pourquoi aller discuter dans un café alors que nous pouvons chater online par le biais de programme toujours plus performants ? [...]

[...] Les gens ne prennent plus la peine de s'arrêter et de contempler des galeries pendant plusieurs heures, il faut toujours que ça aille vite pour ne pas perdre de temps. Que cela soit rentable. C'est comme si on faisait de la culture une marchandise ! Toutes les étiquettes du comme à l'ancienne vintage sont vraiment à la mode et vendent en quelque sorte le passé et l'histoire qui vont avec, tout en gardant les normes de confort du présent. C'est là que Lipovetsky fait référence à un phénomène post et hyper moderne à la fois. [...]

[...] Les valeurs essentielles entretenues avant par la famille et les traditions, les groupes divers (politiques, culturels) se volatilisent. Malgré cela, la majorité des humains arrivent à concilier une vie sociale bien remplie avec des priorités familiales et sentimentales. Lipovetsky dit que l'on vit pour soi- même et avec soi-même. Paradoxalement, le fait d'être de plus en plus libre provoquerait plus de dépressions et de troubles psychologiques. Il dit que de ne pas appartenir à un groupe au niveau social peut être très paniquant voire déstabilisant pour certain. [...]

[...] Lipovetsky constate que les religions ont perdu bon nombre d'adeptes grâce à la raison des hommes et à la démocratie du XXème. La prise de conscience de ce que les religions imposaient aux modes de vie a engendré bien des désillusions. Paradoxalement, même si leur mode de vie n'est pas forcément religieux, de plus en plus d'hommes ont besoin d'un sentiment d'appartenance et de sécurité. Pas facile de savoir qui l'on est dans un monde où la solitude de l' hypermodernité domine. [...]

[...] Lipovetsky dit que notre société ne va pas continuer indéfiniment à agir ainsi et que les préoccupations concernant la santé de la planète sont déjà bien présentes et vont, un jour, devenir dominantes. LE RECUL DU CARPE DIEM En effet, de plus en plus l'homme se soucie de son futur. Il pense aux conséquences de ses actions et agit par précaution. Il anticipe même avant qu'une quelconque mésaventure puisse arriver. Il se nourrit bien, fait du sport, prend des vitamines avant d'avoir une carence. [...]