Le terme Yoga (la racine YUJ signifie atteler ensemble, joindre, unir) est tout d'abord interprété comme l'unification des éléments du psychisme humain (plan manifesté) puis comme l'union de l'être individuel au Principe suprême (Soi universel). Chaque Yoga correspond à une aptitude fondamentale de la nature humaine et conduit l'Homme sur la voie de la Délivrance (moksa) et de l'Union (Yoga) par la maîtrise progressive de son véhicule psycho-physique.
Le premier exposé systématique du Yoga en notre possession sont les Yoga-s tra de Patañjali (vers le IIIe siècle de notre ère) - nous ne savons quasiment rien de la tradition antérieure qui ne soit mythique (Hiranyagarbha, Personnalité divine volontairement incarnée, serait à son origine) car il était transmis directement entre maître et disciple.
Le Yoga est reconnu par le brahmanisme comme l'un des dar ana (six points de vues sur la réalité concordant avec la Révélation des Veda). On peut conjecturer ses origines d'après certains hymnes védiques, notamment les Aranyaka qui s'adressent à l'habitant de la forêt et prônent sacrifice mental et ascèse (tapas de TAP : s'échauffer, devenir brûlant). Diverses pratiques et épreuves permettent d'accumuler une énergie intérieure comparée à un feu purificateur par lequel on atteint un niveau d'être supérieur. Les dieux eux-mêmes ont acquis leur puissance par le tapas, dont ils cherchent à détourner les ascètes par diverses tentations car le mortel irradiant de l'énergie d'un grand tapas peut devenir redoutable.
Le tapas est assimilé à l'acte d'allumer le feu rituel (Agni) qui, au-delà de l'élément physique, représente le principe de vie, de chaleur et de conscience : il est présent partout et on peut, par un acte viril (virtus), le faire jaillir de la matière - l'autel en est la mère et le sacrificateur le père, comme l'étincelle produite par la friction du bois et le bâton supérieur étaient parents du feu physique. Le sacrifice constitue le moyeu de l'univers autour duquel tout s'ordonne. Ce symbolisme est transposé au tapas où la friction s'effectue entre la nature individuelle et ses failles (pulsions, dispersion...) pour que le Feu la transmute. Une autre image classique est celle du barattage : le beurre (forme solide du Feu) est présent dans le lait à l'état diffus et il faut l'isoler de l'eau pour l'extraire, or l'univers est le lait de la Vache cosmique (Nature) et en lui se trouve un Feu dormant qu'il faut éveiller par le tapas.
[...] ) qui dérèglent la respiration, causent peine, découragement et nervosité. Patañjali donne plusieurs autres procédés pour y remédier : se concentrer sur une chose à la fois ; apaiser l'esprit en développant les quatre formes de l'amour universel (bienveillance, compassion, sympathie envers les bons et indifférence pour les méchants) ; le pr n y ma ; méditer sur l'esprit d'un être parfaitement désintéressé ; méditer sur les images du rêve ou l'état de sommeil profond ; méditer sur un objet pour lequel l'esprit a une prédilection, ce qui aide à la concentration. [...]
[...] Lorsqu'il la possède, le yogin aborde le souffle. Il commence par les pr n y ma qui purifient le réseau des n d de toute impureté et donnent minceur, bon appétit et santé. Au cas où cela ne suffirait pas, le yogin a recours aux six actions de purification, comme le nettoyage interne (dhauti), le lavement (basti), ou le tournoiement du ventre (nauli). Après la purification des n d , le yogin peut se consacrer au pr n y ma dont il existe huit formes principales ryabhedana, la percée du soleil ; S tk rin, émission du son . [...]
[...] L'ignorance (avidy causée par la non-discrimination entre le Purusa et la Prakrti, produit la confusion : on ignore que ce n'est pas l'Homme mais ses fonctions psychiques et corporelles qui accomplissent l'action et que toute conscience vient du Purusa. Cela asservit l'individu au monde physique et mental : ainsi que l'animal, l'humain inférieur ne fait qu'un avec son environnement, ses sentiments, ses pensées et ses instincts. En se raffinant, il devient un témoin impartial du monde extérieur et de son propre esprit, demeurant dans le Purusa sans s'identifier à eux. [...]
[...] Le non-Soi est le Spectacle multiple et changeant, le Spectateur est le Soi de l'Homme. On les assimile par ignorance de la nature réelle du Soi et seul apav discipline de négation, peut la révéler par en éliminant les enveloppes qui le recouvrent : le corps grossier, les organes des sens, les énergies vitales (inspiration, digestion, faim . ) qui sont une modification de l'énergie cosmique, le manas car les modifications mentales appartiennent à l'esprit et non au Soi (impermanence des sentiments . [...]
[...] Il implique un complet oubli de soi au point que le bhakta ne veut rien d'autre que Dieu : son angoisse n'est pas l'asservissement au sams ra mais la séparation d'avec le Principe - la libération est seulement un effet de la grâce de Dieu qu'il accepte pour être uni à Lui. Se libérer du sensible permet au bhakta d'adorer le Seigneur constamment. L'adoration prend d'innombrables formes mais il y a en a six principales : s'attacher à la glorification des qualités divines par l'écoute ( ravana) des textes enseignant les vérités spirituelles et la Geste sacrée (actes des avatar ) et le k rtana (chant des hymnes, poèmes, et noms divins avec rythme, musique et souvent danse) ; s'attacher à l'une des formes divines pour contempler sa beauté ; pratiquer les rituels d'adoration j ) - ce qui compte est l'état d'esprit dans lequel ils sont accomplis, pas leur complexité ; Lui consacrer tous ses actes, même les sentiments ; se souvenir constamment de Sa présence par la répétition méditative des noms divins (japa) - c'est le plus haut des sacrifices, il peut être accompli n'importe quand et par n'importe qui s'il l'est avec connaissance, foi et méditation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture