Susan leigh Star and James R.Griesemer : Institutional ecology, ‘translations” and boundary Objects: Amateurs and professionals in Beckeley’s museum of Vertebrate Zoology

Résumé du document

L'article est publié en 1989, soit 8 ans après celui de Callon étudié précédemment. Cet article est en quelque sorte une réponse au modèle d'étude des controverses scientifiques développé par Callon et Latour. En effet, le modèle proposé dans cet article soulève les limites du précédent modèle jugé trop simpliste, et développe le concept d'objets frontières, concept rendant possible une étude plus précise de la complexité des rapports entre les acteurs de la controverse, et une analyse dynamique plus approfondie des réseaux de transfert d'informations qui se nouent entre eux. La publication de cet article intervient dans les premières années du renouvellement de la sociologie des sciences, initiée quelques années auparavant par Latour et Callon notamment. Ce mouvement renouvelle l'étude de la science en l'étudiant sous la forme de controverses impliquant des acteurs multiples, scientifiques ou non, appartenant à des catégories sociales variées, et dont les motivations peuvent être étudiées comme sociales et non purement scientifiques.

Extraits

[...] Susan leigh Star and James R.Griesemer : Institutional ecology, ‘translations” and boundary Objects: Amateurs and professionals in Beckeley's museum of Vertebrate Zoology Presentation des auteurs Susan Leigh Star received a Ph.D. in Sociology of Science and Medicine in 1983 at the University of California, San Francisco (1983). Star's research has been in the sociology of science and technology, especially concerned with new information technologies and life sciences. She has analyzed work practices and knowledge production in a range of venues, including museums, laboratories, hospitals, libraries and high-tech research and development sites. [...]

[...] Ainsi, ce modèle permet d'approfondir et de préciser la méthode d'étude des controverses scientifiques, ou plus généralement de la science en train de se faire. Bien qu'on puisse regretter un certain manque d'exemples concrets pour illustrer les concepts développés par les auteurs, cet article présente une manière nouvelle et efficace d'étudier la complexité des groupes sociaux intervenant dans le déroulement de la science, tout en permettant de tous les considérer sur un pied d'égalité. [...]

[...] En définitive, la question centrale posée par cette étude est la suivante : comment l'hétérogénéité des acteurs participant au travail scientifique et leur coopération interagissent-elles, et quelle influence cette interaction as-t-elle sur le traitement de l'information par ces acteurs ? L'étude du musée modélise ce procédé complexe de traitement de l'information dans le cadre de la science en train de se faire. L'étude précise des stratégies adoptées par les acteurs pour avancer selon leurs intérêts fournit une partie de la réponse au problème de la complexité des différents mondes sociaux représentés par les acteurs et leur interaction. [...]

[...] Il fait intervenir beaucoup d'acteurs différents, qui se répartissent en des groupes sociaux différents. Chercheurs en science ou non, professionnels ou amateurs de différents domaines, humains ou animaux, etc . L'étude de ce phénomène (le travail scientifique) révèle l'existence d'économies d'information mélangées, entremêlées les unes aux autres, et ne se recoupant que partiellement. En effet, l'hétérogénéité des acteurs rend nécessaire une coopération entre eux, et une certaine uniformisation de leur manière d'appréhender le problème auquel ils font communément face, choses qui ne se font pas sans maintes négociations, jeux de persuasion et autres stratégies d'échanges. [...]

[...] C'est pourquoi la création de nouvelles connaissances scientifique dépend aussi bien de la communication entre les acteurs que des découvertes scientifiques à proprement parler. Le travail de réconciliation des différents points de vue impose un effort de traduction, de négociation, de débat, de triangulation et de simplification de l'information par tous les acteurs de la science en train de se faire, scientifiques purs ou non. A travers l'exemple d'une expédition d'histoire naturelle en Mongolie, Andrews illustre ce processus complexe de traitement de l'information. [...]