Quelles sont les caractéristiques principales de la Révolution Industrielle et leur influence sur la situation des ouvriers anglais ?
Tout d'abord, plusieurs inventions transforment le travail ; c'est le cas de la Jenny, par exemple, première machine à filer le coton, qui transforme la majorité des tisserands agricoles en tisserands tout court, les mettant dans la position des prolétaires industriels. Ensuite, la concurrence des grandes exploitations entraîne la naissance du prolétariat rural.
L'essor du machinisme ouvre la voie à l'avènement des manufactures alors que le travail manuel décline. La destruction progressive de la petite bourgeoisie implique la séparation nette des capitalistes et des ouvriers.
Les grandes branches responsables de l'essor industriel anglais sont les suivantes : l'industrie d'habillement (coton, bonneterie, dentelle, lin …) et les industries en amont et en aval de celle-ci ; la production minière et métallurgique ; l'agriculture. La construction de voies de communication facilite les échanges, notamment avec l'Ecosse et de l'Irlande.
La croissance de la production, le machinisme, la prolétarisation des agriculteurs entraîne la croissance des villes et la naissance du prolétariat industriel, dont les conditions de vie désastreuses et la colère provoqueront irrémédiablement une « révolution, au regard de laquelle la première révolution française et l'année 1794 seront un jeu d'enfants ».
Dès l'introduction, l'idée et le mot « révolution » apparaissent dans les propos d'Engels ; pour lui, les conditions sociales du développement économique de l'Angleterre ne peuvent que mener à cette révolution.
[...] Sa proposition de verser un secours permanent à l'ouvrier qui n'est plus en état de travailler est même très moderne ! Il nous permet également de nous rendre compte que les avantages sociaux que nous avons n'ont pas toujours existé, et qu'ils constituent un acquis fondamental. Les effets néfastes du système industriel attirent vite l'attention générale, d'où plusieurs décisions législatives, comme la loi de 1802 sur les apprentis et la loi de 1833 sur les usines qui limite notamment le temps de travail des enfants et rend la scolarité obligatoire (loi critiquée par le Dr Ure, qui affirme que les enfants privés de travail sont sujets au vol et à la mendicité). [...]
[...] L'instruction publique représente à l'époque environ 0,08% du budget de l'Etat ! Notons ici le ridicule du chiffre représentant l'éducation dans le budget de l'Etat ; ces chiffres permettent d'illustrer ce que décrit Engels, à savoir l'inexistence d'un véritable système éducatif en Angleterre à l'époque. L'éducation religieuse est développée, mais les sectes religieuses enseignent davantage la haine sectaire et la bigoterie fanatique tandis que toute formation rationnelle, intellectuelle et morale est honteusement négligée Ensuite, l'instruction morale est elle aussi négligée ; l'ouvrier a tendance à l'immoralité : vol, fréquentation des prostituées, grossièreté, alcoolisme, crime . [...]
[...] Le système industriel s'impose dans les grandes exploitations ; la dispersion des individus en zone rurale empêche le développement des associations. Cependant, l'opposition se met en place progressivement, à travers le crime notamment (incendies ) La loi sur les grains est sujette à débat dans le milieu agricole aussi ; les fermiers en promettent la permanence à leurs ouvriers. Pour autant, son abrogation permettrait la transformation des fermiers en bourgeois et accélèrerait la construction d'un mouvement prolétaire prêt à lutter. [...]
[...] L'isolement de la classe ouvrière y est particulièrement flagrant. Il existe à Manchester plusieurs quartiers ouvriers, dont les suivants : la vieille ville ( dont les rues sont étroites, les maisons délabrées, l'architecture insensée, les maisons les unes sur les autres, les pièces habitables minuscules ( les fenêtres cassées ; par ailleurs, l'Irk y absorbe toutes sortes de saletés et détritus ( des usines et des maisons) ; la ville nouvelle ( dont les rues sont davantage pavées mais dont les rues sont aussi délabrées) ; le quartier d'Ancoats, qui abrite de nombreuses usines et où les cottages se délabrent vite faute de travaux réguliers ; le quartier de la Petite Irlande le plus hideux de tous où les odeurs sont insupportables et le manque d'hygiène important. [...]
[...] Mais si la lutte des classes au sens marxiste du terme n'est plus vraiment d'actualité, tout ce que dénonce Engels peut l'être, par contre. Et sa pensée a une grande portée, encore aujourd'hui. Une autre idée sur laquelle Engels a vu juste est l'idée qu'il fallait désormais compter avec un parti ouvrier en Angleterre. Depuis le XIXème siècle se sont en effet développés les partis ouvriers, socialistes et communistes, dans de nombreux pays, européens et autres. Et bien que ces partis ne soient plus partout majoritaires (notamment le parti communiste, mais du fait de son évolution pas forcément fidèle au marxisme des origines), ils ont permis l'avènement d'une économie dite sociale de marché c'est-à-dire où l'Etat intervient énormément pour assurer aux citoyens des services collectifs et individuels indispensables. [...]
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