Un double mouvement semble dès lors être à l'œuvre dans le Second Traité. Le refus de la théocratie doit en effet s'inscrire au sein de la conception du monde selon laquelle celui-ci est un tout organisé par la volonté de Dieu. Si le Second Traité ne développe pas de preuve cosmologique de l'existence de Dieu, c'est uniquement car Locke la tient pour acquise. Le caractère artificiel de toute organisation politique ne doit pas masquer la conception finaliste du monde. La notion centrale de loi naturelle participe de cette idée que l'univers n'est en aucun cas abandonné au hasard. L'étude de la genèse, puis de la nature du pouvoir politique ne peut être de ce fait jamais complètement séparée de la sphère divine. C'est cette articulation qu'il s'agit, au fond, de comprendre dans le Second Traité.
Pour ce faire, nous nous proposons, dans un souci de synthèse, de diviser le texte en trois parties, qui ne recoupent pas toujours exactement le développement du texte. Nous étudierons tout d'abord l'état de nature, puis la nature du gouvernement civil, et enfin la question des limites à définir pour tout pouvoir.
[...] Cette idée de consentement influencera largement le contractualisme des Lumières. C'est en effet par le consentement que les individus deviennent citoyens, et c'est ce qui permettra à un sujet de ne pas être assujetti. La liberté politique, même si elle n'est pas littéralement définie comme telle par Locke, est autonomie : obéissance à la loi qu'on s'est soi-même donnée. La société civile, pour constituer un Etat, doit obéir à deux règles pratiques, qui viennent définir le fonctionnement général de tout gouvernement civil. [...]
[...] La position de Locke est originale : elle se caractérise par le refus, d'une part, de l'atomisme que présuppose un pacte d'association, et d'autre part, d'une nature déterminante qui fait de l'homme un être social et politique (cf. John Locke et la raison raisonnable, Simone Goyard-Fabre). L'état civil n'est donc ni tout à fait naturel, ni tout à fait artificiel. La base de la société civile est cependant bien contractuelle. Elle spécifie la grande nature humaine en rassemblant les individus qui y consentent en une société particulière. Là est l'aspect artificiel de l'état civil. L'état naturel ne peut être rompu que par le consentement individuel. [...]
[...] Il y a une véritable promotion de l'individu comme membre du corps politique. Il semble dès lors se dégager une distinction entre la communauté et le peuple Raymond Polin (La politique morale de John Locke) souligne que le terme de communauté est employé à propos de l'octroi du Trust alors que le terme de peuple est utilisé à propos de l'interprétation du Trust entre gouvernants et gouvernés. Quand le peuple agit, tout est fait pour l'individu, mais plus rien par ce dernier. [...]
[...] Cet état de nature est gouverné par une loi de nature conçue par Dieu pour les hommes. C'est la loi à laquelle les hommes doivent obéir en tant qu'ils font partie de l'ordre du monde, et qui fait que l'état de nature n'est jamais un état de licence De cette loi qui oblige les hommes à se conserver eux- mêmes et les autres découlent des droits, condition sine qua non de la réalisation de l'obligation. Ces droits naturels définissent l'individu. [...]
[...] Pour ce faire, nous nous proposons, dans un souci de synthèse, de diviser le texte en trois parties, qui ne recoupent pas toujours exactement le développement du texte. Nous étudierons tout d'abord l'état de nature, puis la nature du gouvernement civil, et enfin la question des limites à définir pour tout pouvoir. Le but fondamental du Second traité est de définir la genèse du gouvernement civil. C'est dans ce but que Locke examine l'état de nature. Celui-ci n'est pas pour Locke un procédé méthodologique, il constitue une référence à un état qui a existé et qui existera toujours. [...]
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