Russell prend acte de la déception qu'engendre la philosophie au regard de ce qu'elle a prétendu délivrer et de ce qui a été réellement acquis. A l'aide d'une appréciation personnelle du rapport entre philosophie et logique, il esquisse une solution nouvelle à cet éternel problème de l'infécondité philosophique.
[...] L'axe de la Terre, le centre de la masse du système solaire sont objectifs mais je ne les qualifierai pas de réels comme la Terre elle-même. (Frege, Fondements logique des mathématiques) Il conclut que le nombre n'est pas spatial, ni physique, ni subjectif, mais non-sensible et objectif. Alors que la philosophie séparait radicalement ces deux mondes (sensibles/objectifs et insensibles/subjectifs). L'unité, dont les philosophes ont le sentiment légitime qu'elle est nécessaire pour affirmer un nombre, est l'unité du terme général, et c'est le terme général qui est le sujet propre du nombre. [...]
[...] Tous les problèmes spécifiquement philosophiques se réduisent à des problèmes de logiques. Et ceci n'est pas accidentel étant donné que tout problème philosophique se trouve ou bien n'être pas philosophique du tout (la philosophie est générale, si on parle de faits, ce n'est plus de la philosophie), ou bien logique. IIème conférence : L'essence de la philosophie : la Logique. Qu'est-ce que la logique ? Celle-ci a été pendant longtemps assimilée à la scolastique du moyen âge, héritée d'Aristote. Ce n'a été qu'absurdité et charlatanisme. [...]
[...] Par des arguments ardus et abstraits, les philosophes classiques tentent de montrer des choses contraires à ce que nous observons. Ils jouaient sur la confusion qu'opère l'argument. Aujourd'hui, nous qui avons une longue tradition des erreurs a priori réfutées par des méthodes expérimentales et d'observation, nous nous méfions d'emblée des arguments qui semble contredire les faits les plus évidents. C'est une attitude proprement empirique. c'est cela même, plus que tout autre argument défini, qui a diminué l'emprise de la tradition classique sur les étudiants de philosophie, et plus généralement sur les gens éclairés." Le rôle de la logique en philosophie n'est pas ce qu'en fait la tradition classique. [...]
[...] IIIème conférence : Notre connaissance du monde extérieure L'analyse philosophique repose sur les données fournies par la connaissance commune. On pourrait objecter qu'il est du devoir du philosophe de mettre en question les croyances éventuellement erronées de la vie quotidienne et de les remplacer par quelque chose de plus solide et d'incontestable. Et c'est vrai en un sens, et c'est ce qui s'effectue au cours de l'analyse. Mais dans un autre sens, essentiel, c'est totalement impossible. En admettant qu'il soit possible de mettre en doute toute notre connaissance du monde, nous ne devons pas moins accepter cette connaissance dans son ensemble, sans quoi il n'y aurait plus de philosophie possible du tout. [...]
[...] VIIIème conférence : Conclusion La philosophie ne devient pas scientifique en faisant usage des autres sciences. (cf. critique de Spencer) La philosophie n'est pas la science ; elle aspire à d'autres résultats. C'est une discipline particulière qui, malheureusement, se laisse souvent obscurcir par le besoin de système, l'envie de trouver une réponse rapidement Il faut acquérir une imagination fertile en hypothèses abstraites. C'est, je crois, ce qui a le plus manqué en philosophie. L'appareil logique était si maigre que toutes les hypothèses que pouvaient imaginer les philosophes se trouvaient incompatibles avec les faits. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture