- Cet ouvrage est destiné à répondre à la question posée par l'Académie de Dijon : « quelle est l'origine de l'inégalité parmi les hommes, et si elle est autorisée par la loi naturelle ? ».
- En bref, Rousseau s'efforce d'y expliquer pourquoi, de bon et heureux qu'était l'homme à l'état de nature, il en est devenu corrompu, dépravé avec l'instauration de la société.
- Ce livre se compose de deux parties, respectivement consacrées à deux étapes de devenir de l'homme : tout d'abord, Rousseau centre son étude sur le comportement, les caractéristiques de l'homme à l'état de nature, l'état originel de l'homme.
Puis, notre philosophe s'attache à dégager les différentes étapes qui ont abouti à la vie en société, à l'instauration de l'état politique, d'un gouvernement : c'est là un second « état de nature » (...)
[...] quel progrès pourrait faire le genre humain épars dans les bois parmi les animaux ? Et jusqu'à quel point pourraient se perfectionner ( ) les hommes qui, n'ayant ni domicile fixe ni aucun besoin l'un de l'autre, se rencontreraient, peut-être à peine deux fois en leur vie, sans se connaître, et sans se parler ? ( ) Le langage permet de conceptualiser des idées L'homme a d'abord commencé par émettre un cri énergique, puis la communication s'est fait de plus en plus perfectionnée et étroite, à l'aide de gestes puis du langage lui-même. [...]
[...] - L'amour de la patrie est de mise ; tous les citoyens n'ont qu'un seul et même intérêt et ambitionne d'atteindre un bonheur commun L'esprit civique anime les citoyens - Cette société n'est pas forcement égalitaire, mais tente de limiter l'inégalité - La conduite des hommes est réglée, orchestrée par des lois justes, guidées par l'intérêt général, la recherche d'un bien-être collectif ; c'est le peuple lui-même qui exerce la souveraineté. In fine, c'est le gouvernement démocratique, républicain qui serait le plus à même de garantir équité et justice. Préface Rousseau centre ici essentiellement son propos sur les ressorts fondamentaux des problèmes à résoudre. [...]
[...] Avec l'apparition de la vie en société vont naître des injustices intolérables : les injustices sociales, par lesquelles l'homme est aliéné par un autre homme. De fait, un jour, un homme a revendiqué son droit à la propriété, déclarant : ceci est à moi Dès lors, un tournant fondamental se produit. De l'état de nature, l'homme est passé progressivement à la société instituée, et l'avènement de l'homme social ne sait pas fait sans étapes : 1ère étape A l'état de nature, l'homme rencontre de plus en plus de difficultés pour vivre et satisfaire ses besoins essentiels. [...]
[...] Tout semble comme à portée de main à cet homme vivant dans ce qui pourrait ressembler, sous la plume de Rousseau, à une sorte de paradis perdu Il survit essentiellement grâce à ses capacités physiques, sans passer par la médiation de machines diverses et variées. Il est par là même autosuffisant. L'homme vit au jour le jour satisfait facilement ses maigres besoins, qui se limitent assez globalement à la satisfaction de fonctions vitales, comme se nourrir, dormir, conserver sa vie, œuvre en faveur de sa propre conservation, conformément à l'amour de soir qui le porte Contrairement à l'état de nature terrible que dépeignait Hobbes dans Le Léviathan un état de nature où la guerre de tous contre tous est de mise : l'homme est un loup pour l'homme l'état de nature, selon Rousseau, est éminemment pacifié et serein : les hommes vivent dans une sorte d'insouciance et vivent en quelque sorte en dehors de la moralité (mais ils ne sont pas tant immoraux qu'amoraux : les critères du bien et du mal n'ont pas encore définis par une quelconque culture Les hommes ne se veulent nul mal entre eux, d'autant plus qu'ils sont animés par une pitié puissante et tendent toujours à s'identifier à leurs congénères, d'où le désir de ne pas les voir souffrir. [...]
[...] Commence alors ce que Rousseau appelle le second état de , nature par opposition au premier : la société commence à fleurir. Mais cette vie en communauté engendre des effets pour le moins pervers, à commencer par le besoin croissant de se comparer aux autres et d'être meilleur, plus désirable qu'eux : chacun commença à regarder les autres et à vouloir être regardé soi-même, et l'estime publique eut un prix Le plus beau, le plus fort, le plus adroit ou le plus éloquent devint le plus considéré, et ce fut là le premier pas vers l'inégalité, et vers le vice en même temps Pour l'instant, les communautés humaines ne sont pas encore placées sous l'égide de quelque Etat, et les lois n'existent pas ; seules les coutumes, les traditions sont en vigueur, pratiques naturelles si l'on peut dire, paraissant légitimes, par opposition à la future loi positive 3e étape Se produit alors ce que Rousseau lui-même qualifie de grande révolution : l'introduction de la propriété et l'enterrement de l'égalité jusqu'alors en vigueur L'homme doit sauver sa peau et avoir une prise sur l'avenir, afin de se conserver : aussi devient-il prévoyant ; ce faisant, il tend à s'aliéner, il lui faut travailler Le droit à la propriété apparaît de plus en plus fondamental et justifiera à lui seul l'instauration d'un premier contrat social Des règles et des lois viennent réglementer la propriété privée et la garantir pour les possédants, en la protégeant des désireux . [...]
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