L'homme diffère du poète. Le premier raconte les évènements qui sont arrivés, le second conte les évènements qui pourraient arriver. De plus, la poésie raconte le général (alors que l'histoire raconte le particulier). La poésie est donc plus philosophique et d'un caractère plus élevé que l'histoire.
Enfin, puisque le poète doit être artisan de fables plutôt qu'artisan de vers, il ne doit pas faire de fables "épisodiques", celles où la succession d'épisodes n'est déterminée ni par vraisemblance ni par nécessité.
L'imitation a pour objet non seulement une action complète mais encore des faits propres à exciter la crainte et la pitié, et ces passions doivent être émues surtout lorsque les faits se produisent contre notre attente, tout en découlant les uns des autres (car ils ont le caractère du merveilleux plus que s'ils étaient dus au hasard et à la fortune), il s'ensuit que les fables composées ainsi sont plus belles.
[...] Donc, la tragédie arrive mieux à sa fin : elle est par conséquent supérieure à l'épopée. [...]
[...] Dans les tragédies, il faut produire la surprise; mais dans l'épopée, il peut y avoir des éléments éprouvés par la raison. Chapitre 25 Si des choses impossibles figurent dans le poème, alors il s'agit d'une faute. Cependant, elle est excusable si on atteint la fin propre de l'art, et si de cette façon, une partie de l'oeuvre devient plus saisissante. Mais si la fin pouvait mieux ou tout aussi bien être atteinte en respectant la vérité, alors la faute n'est pas excusable. [...]
[...] Tout le reste constitue le dénouement. Le noeud est ainsi ce qui a lieu depuis le commencement jusqu'à la fin de la partie de laquelle il résulte que l'on passe du malheur au bonheur; et le dénouement est ce qui part du commencement de ce passage jusqu'à la fin de la pièce. Par exemple, dans le Lyncée de Théodècte, le noeud consiste dans les faits accomplis jusqu'à l'enlèvement de l'enfant y compris, et le dénouement va depuis l'accusation de mort jusqu'à la fin. [...]
[...] Chapitre 8 Il faut que l'unité d'imitation résulte de l'unité d'objet, donc que les parties soient assemblées dans l'imitation de telle sorte que si on transpose ou retranche l'une d'elles, le tout soit ébranlé ou bouleversé; car ce qui peut s'ajouter ou non sans conséquence appréciable ne fait pas partie du tout. Chapitre 9 L'homme diffère du poète. Le premier raconte les évènements qui sont arrivés, le second conte les évènements qui pourraient arriver. De plus, la poésie raconte le général (alors que l'histoire raconte le particulier). La poésie est donc plus philosophique et d'un caractère plus élevé que l'histoire. [...]
[...] Où trouver le moyen de faire produire à la tragédie l'effet qui lui est propre? Dans la tragédie la plus belle, la composition ne doit pas être simple, mais complexe, et il convient d'imiter des faits qui suscitent la crainte et la pitié. Il est évident qu'on ne doit pas y voir les bons passant du bonheur au malheur, autrement le spectacle inspirerait de la répugnance. Il est de même évident qu'on ne doit pas voir les méchants passer du malheur au bonheur, il n'y aurait alors pas de sentiment d'humanité. [...]
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