Résumé d'argumentaire de Norbert Elias, La dynamique de l'Occident, Paris, Pocket, 1975, « La loi du monopole », p.25-41.
[...] Ainsi, Lacroix relève notamment la logique qui unit la constitution historique des monopoles militaire et fiscaux. Si dans l'article « La loi du monopole » Elias traite les deux monopoles de manière simultanée et contemporaine, Lacroix rappelle que la création d'un monopole militaire précède celle du monopole fiscal. En effet, la manifestation principale de l'identité territoriale d'une unité sociale impliquant le recours constant à la compétition territoriale, il devient nécessaire de procéder à l'établissement d'une armée permanente. En cela, Lacroix montre que ce mouvement est à l'origine de la constitution d'un monopole militaire durable : l'ancien système féodale faisant appel indifféremment aux vassaux du seigneur local ou bien à des mercenaires rémunérés cesse progressivement au profit d'une armée professionnelle, loyale et entretenue par le seigneur qui en dispose. [...]
[...] Publié à Paris en 1975, ce texte s'inscrit dans un contexte sociologique tourné vers l'analyse de la constitution et du fondement des Etats en attestent les analyses de Max Weber sur le monopole étatique de la violence et constitue une synthèse des mécanismes historiques à l'oeuvre dans les Etats d'Europe occidentale connaissant à partir du Moyen-Âge classique une dynamique centralisatrice, et plus précisément la France Un processus de complexification des monopoles militaire et fiscal Ainsi, le texte d'Elias restitue dans un premier temps les compétitions historiques caractéristiques de la société féodale dans laquelle les seigneurs locaux s'affrontent sur des questions essentiellement territoriales. A cet égard, Elias rappelle que les pouvoirs fiscaux et militaires sont alors également distribués entre ces seigneurs locaux. Ce n'est que la constitution d'unité sociales plus vastes (duchés, comtés, etc.) qui provoquent un accroissement de pouvoirs fiscaux et militaires et conduisent de fait à leur complexification. [...]
[...] ) la famille ». En parallèle de ce processus, Bourdieu souligne le rôle central de la scolarité et se distingue en cela d'Elias qui crée de facto une norme nouvelle et concurrente à la norme privée. Cette logique débouche mécaniquement sur la mise en place d'une administration disposant de ses valeurs propres. Si l'absolutisme royal de cour transforme le système féodal en développant notamment l'hérédité des charges, il n'en reste pas moins que ce système contribue à mettre en place une logique publique distincte des pouvoirs privés. [...]
[...] Les principaux vecteurs de cette compétition sont la violence politique et militaire de même que la violence économique (droits de douanes, monopole de la perception des taxes, etc.). Dans ce contexte, il n'existe pas encore d'appareil administratif permanent, et la victoire d'une unité sociale sur une autre se traduit par la supplantation de l'ancien système par le nouveau Des monopoles privés aux monopoles publics : l'émergence d'une structure étatique distincte Dans un deuxième temps, la constitution progressive d'unités sociales de plus en plus étendues aboutit notamment à la constitution d'un domaine qui tend à se distinguer progressivement de la personne qui l'administre : le Royaume de France. [...]
[...] C'est ce que Bourdieu désigne comme la « raison d'Etat ». La concernant, il détaille dans le mécanisme de séparation deux composantes distinctes : d'une part la puissance publique (que Bourdieu désigne comme l'« imperium »), d'autre part le pouvoir privé (le « dominium »). Ce processus se déploie et trouve son achèvement dans le développement d'une loyauté spécifique à l'Etat, qui implique en particulier de rompre avec un système de fidélité propre à la féodalité : « l'ethnie, ( . [...]
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