Pic de la Mirandole situe sa réflexion dans une pensée de l'univers, portant sur la totalité que les choses forment. Dans Heptaple il s'agit de dire cet univers en le concevant en sept parties, et cela en plaçant l'homme dans la position charnière, au milieu. Cette position apparaît comme évidente dans la création, mais l'auteur s'interroge sur les raisons pour lesquelles il en est ainsi. Il s'agit de savoir quel est réellement le rôle de l'homme dans le monde, et comment s'explique sa situation privilégiée au sein de la création. Si, en effet, elle est visible par la ressemblance qu'a l'homme avec Dieu, la question est surtout de savoir pourquoi l'homme la possède. Quel est ce trait particulier, spécifique à l'homme, qui pourrait éclairer les raisons de ce privilège qu'être à l'image de Dieu ? Quelle est la place propre de l'homme dans la création ?
[...] Pourtant, la ressemblance avec Dieu ne fait que définir sa place propre dans la création, mais ne suffit pas pour assurer la dignité de l'homme. Composé de deux natures qui se contredisent, l'homme est confronté au choix de celle qu'il suivra, et il fait ce choix librement. L'homme représente donc la liaison qui se fait par Dieu dans la création, mais aussi le combat au sein de lui qui est en même temps celui de la matière et de l'esprit. [...]
[...] La capacité de penser les choses pour l'homme est à l'image de celle de Dieu qui pense le monde et unit la création par sa pensée. La preuve de cette ressemblance est ”cette partie notamment où est représentée dans notre esprit l'image de la Trinité”. C'est elle qui révèle en l'homme cette capacité d'unir les choses par la pensée, en sorte que cette union ne peut être conçue que dans la partie supérieure de l'entendement humain - là où Dieu est le plus présent, - et ne peut être comprise par la raison seule. [...]
[...] Sur le privilège d'être homme dans Heptaple de Pico de la Mirandole Pic de la Mirandole situe sa réflexion dans une pensée de l'univers, portant sur la totalité que les choses forment. Dans Heptaple il s'agit de dire cet univers en le concevant en sept parties, et cela en plaçant l'homme dans la position charnière, au milieu. Cette position apparaît comme évidente dans la création, mais l'auteur s'interroge sur les raisons pour lesquelles il en est ainsi. Il s'agit de savoir quel est réellement le rôle de l'homme dans le monde, et comment s'explique sa situation privilégiée au sein de la création. [...]
[...] Ce qui fait l'homme, ce qui constitue sa substance, est contenu dans sa double nature. L'homme réunit en lui ce qui a attrait et au spirituel, l'approchant par là à Dieu qu'il contemple, et au sensible dans lequel il est immergé par le fait d'avoir un corps et d'être sujet à ses passions. L'homme “comprend réellement en soi toutes les substances naturelles et le comble de tout l'univers” : comme il les contient par le fait de sa double nature, il en a par là même une compréhension - non seulement de lui-même, mais aussi de l'univers. [...]
[...] L'homme se trouve donc dans la création pour rappeler par sa ressemblance avec Dieu la main du créateur ; il y a été placé en dernier, et sert de liaison entre les choses créées. La place de l'homme est donc définie comme une fonction au sein de la création, et elle se fonde sur le fait que l'homme porte en lui l'empreinte de Dieu. Mais en quoi consiste cette ressemblance, est-elle uniquement l'attribut de l'homme ? Comment se passe cette liaison que l'homme établit ? [...]
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