Qu'est-ce que la philosophie ? C'est la sagesse. Par sagesse on entend : « pas seulement la prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance de toute les choses que l'homme peut savoir tant pour la conduite de sa vie, que pour la conservation de sa santé et l'invention de tous les arts. » Dieu est donc le seul parfaitement sage, car il connaît tout parfaitement, mais les hommes sont plus ou moins sages. Pour acquérir cette sagesse il faut remonter aux 1ères causes, c'est ce qu'on appelle les principes. Les principes ont deux caractéristiques : 1/ Clairs et évidents de sorte qu'il est impossible d'en douter. 2/ qu'ils soient la causes des autres connaissances. On doit donc pouvoir déduire beaucoup de ces principes.
Quelle utilité ? La philosophie touche à tout ce qu'un homme peut savoir. Ainsi : « Elle seule nous distingue des plus sauvages et barbares, et chaque nation est d'autant plus civilisée et polie que les hommes y philosophent mieux.» Utilité donc du point de vue de l'humanité et de la nation. Utilité du point de vue particulier : c'est comme voir de soi même la beauté. Longue métaphore comparative entre la philosophie et la vue. Utilité quasi esthétique dans un 1er temps, c'est jouir de la Beauté. Utilité éthique. Elle est ce qui permet de régler nos mœurs. « Les bêtes brutes qui n'ont que leur corps à conserver, s'occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes dont la principale partie est l'esprit devraient employer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse qui en est la vraie nourriture. » Philosophie comme nourriture de l'âme. Le souverain Bien, c'est la connaissance de la vérité.
Critique de la philosophie antique et actuelle, ou comment les philosophes d'aujourd'hui passent pour moins sage que tout autre homme. La philosophie actuelle contient 4 éléments : 1/ Les vérités évidentes. 2/ Les connaissances acquises par expérience et sens. 3/ les connaissances acquise par tradition. 4/ connaissance acquise par la lecture des ouvrages considérés comme des bonnes références. Ces 4 moyens donne une connaissance par degré, contrairement à la révélation divine qui donne tout à coup : elle « nous élève tout à coup à une créance infaillible. » Un 5ème moyen : la connaissance des 1ères causes, des principes. C'est là ceux que l'on nomme philosophes, mais aucun n'a réussi. Critique d'Aristote et Platon. Il y a deux types de philosophes : 1/ ceux qui on perçu la difficulté à établir une science sûre mais qui n'ont pas chercher à la vaincre et donc se sont installés durablement dans le doute. Alosr que el doute ne doit être qu'une étape. 2/ Ceux qui n'ont pas perçu la difficulté et se sont appuyés sur les sens. Les deux groupes sont donc restés sur le point de vue sensible et n'ont pas perçu la force de l'entendement. Car « la certitude n'est pas dans le sens mais dans l'entendement seul lorsqu'il a des perceptions évidentes. » Tous ont ainsi conçu pour principe une chose qui n'était pas évidente : les sens. Les philosophes ont pris pour principe d'explication des qualités sensibles tels que le chaud, le froid, la pesanteur etc. Ils considéraient que c'était là des qualités de l'objet et ne voyaient pas que ces qualités n'appartiennent pas à la chose elle-même, ce sont des sentiments causés par les choses en nous. Ce ne sont donc pas des notions simples, claire par elles mêmes, mais au contraire des notions complexes qui ne peuvent faire figure de principe. On ne peut donc tirer aucune vérité de tels principes. De cette manière, tous les philosophes n'ont rien appris et se sont même fourvoyés. « D'où il faut conclure que ceux qui ont le moins appris de tout ce qui a été nommé jusqu'ici philosophie, sont les plus capables d'apprendre la vraie. »
Les vrais principes ont deux caractéristiques : 1/ ils sont très clairs : donc faciles à trouver, il suffit de rejeter tout ce qui est sujet au doute. Quand bien même on veut douter de tout il demeure qu'on ne peut douter que l'on doute. Donc on trouve comme malgré soi un principe. Ce qui prouve aussi la clarté de ces principes c'est qu'ils ont été connus de tout temps. 2/ on peut tout en déduire. Définition du principe : c'est ce dont on peut « déduire la connaissance de toutes les autres choses qui sont au monde. »
Le 1er principe auquel on aboutit est donc l'être ou l'existence de la pensée. Et de cela on déduit 1 principe métaphysique : l'existence de Dieu, parfait infini, créateur et non malin génie. Ce sont ces deux principes qui servent de base pour tout, pour la connaissance des choses immatérielles, mais aussi pour la déduction des choses corporelles et physiques ; à savoir l'étendue, la figure et le mouvement.
Quoique cela a été toujours reconnu comme vrai et indubitable, personne encore ne les avait pris comme fondement et donc principe de sa philosophie. Or le choix des principes et de l'ordre à suivre est fondamental, c'est en cela que réside la méthode, qui peut faire parvenir l'esprit le plus simple, par une bonne conduite aux connaissances les plus hautes. Comme les principes sont clairs et évidents, alors on a toujours assez d'esprit pour entendre les choses qui en dépendent.
L'ordre qu'il faut suivre pour s'instruire. L'ordre est donc pour Descartes un point fondamental. 1/ Se forger une morale par provision : on « doit avant tout tâcher de se former une morale qui puisse suffire pour régler les actions de la vie, à cause que cela ne souffre point de délai et que nous devons tâcher surtout de bien vivre. » 2/ Etude de la logique. Il distingue alors deux types de logique, la logique de l'école, qui est l'art de persuader qui « corrompt le bon sens plutôt qu'elle ne l'augmente. ». la logique scolastique est donc stérile. Et la logique comme méthode de direction de son entendement, cette logique ne sert donc plus seulement à exposer mais encore à découvrir. Importance ici de l'usage, de l'habitude.
L'habitude doit passer par les mathématiques, puis vers les questions plus techniques : 1/ la métaphysique, qui contient les principes. 2/ La physique. 3/ Médecine. 4/ mécanique 5/ Morale. La morale est donc la matière la plus difficile. « Ainsi toute la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent du tronc sont toutes les autres sciences qui se réduisent à 3 principales à savoir la médecine, la mécanique et la morale, j'entend la plus haute et la plus parfaite morale qui présuppose une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse. »
L'utilité de la philosophie ne peut venir des racines ou des tronc, les fruits viennent en effet des extrémités, idem ici. Donc l'utilité de la philosophie dépend de ce qu'on apprend en dernier.
[...] 1ère Partie : Des principes de la connaissance humaine Du Doute. Articles Pour examiner la vérité, il est besoin une fois dans sa vie de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut. Durant notre enfance en effet, nous avons subi l'influence d'une part de notre corps et d'autre part des nourrices et précepteurs qui nous ont inculqué de fausses idées à un âge où nous ne pouvions faire preuve d'esprit critique. Ces idées s'impriment donc avec beaucoup de forces (cf. [...]
[...] L'erreur dépend de notre volonté. Cependant, personne ne veut se tromper, comment alors expliquer l'erreur ? C'est qu'il y a une différence entre vouloir se tromper et donner son consentement à des opinions. Ainsi même la bonne volonté pour trouver la vérité ne suffit pas pour y accéder. Au contraire, le désir de vérité risque même de nous mener à l'erreur, car il nous pousse à accorder notre assentiment à ce qui n'est pas clair et distinct. De cette manière le plus important c'est la méthode Nous ne prendrons jamais le faux pour le vrai, tant que nous ne jugerons que de ce que nous apercevons clairement et distinctement. [...]
[...] Exemple de la douleur : je sens manifestement une douleur, mais parfois quand la douleur est très intense notamment je peux me tromper quant à l'endroit blessé. Ma perception est donc claire, mais non distincte contre les préjugés de notre enfance. On perçoit durant notre enfance beaucoup de choses clairement, mais non distinctement à cause de l'emprise du corps. Il faut donc examiner toutes les notions claires qui sont en nous. Classification de toutes les formes de la pensée. Articles 48- Tout ce qui tombe en notre connaissance se divise en deux genres : Ce qui existe. [...]
[...] la différence de l'infini et l'indéfini. Nous appellerons ces choses indéfinies plutôt qu'infinies afin de réserver à Dieu seul le nom d'infini ; tant à cause que nous ne remarquons point de bornes à ses perfections comme à cause aussi que nous sommes assurés qu'il ne peut y en avoir. pour les autres choses, quand on n'y voit pas de limites, c'est du fait de notre entendement, non de l'objet : cela procède de notre entendement, non point de leur nature. [...]
[...] Relève de la substance corporelle : la grandeur, la figure, le mouvement. Mais il y a encore d'autres réalités qui ne relèvent ni du corps seul ni de l'âme seule, mais à l'étroite union qui est entre eux. : appétits, émotions, passions de l'âme Ce que nous connaissons non comme chose, mais comme vérité. Exemple : rien ne naît de rien. C'est une vérité éternelle qui siège en notre esprit. On l'appelle alors maxime ou notion commune Descartes refuse cependant de dresser la liste de ces vérités, car de toute façon on sait les reconnaître quand elles se présentent à nous Les notions communes se présentent clairement et distinctement, cependant on peut ne pas les voir ainsi quand on est aux prises des préjugés. [...]
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