Le Principe Responsabilité répond au livre le Principe Espérance écrit par Ernest Bloch. Il est marqué par le sceau de l'urgence et veut combler le vide éthique et philosophique auquel nous faisons face actuellement eut égard les nouveaux domaines que les sciences abordent. Il est caractéristique des grands penseurs juifs post Seconde Guerre Mondiale de part son aspect mystique et métaphysique. Ainsi, Hans Jonas développe l'idée selon laquelle l'homme a acquis un énorme pouvoir qui nécessite l'émergence d'un nouveau principe, celui de responsabilité. Nous allons d'abord tracer les grandes lignes de son ouvrage, pour ensuite s'attacher aux points forts de son argumentation. Hans Jonas commence en effet par expliquer en quoi les éthiques précédentes ne permettent pas de prendre en compte les générations futures, d'où la nécessité d'une nouvelle forme d'éthique. Il entreprend ensuite de fonder son éthique, c'est-à-dire de poser les axiomes à partir il va raisonner, pour ensuite discuter point par point les différentes utopies et l'idéal du progrès au cours de l'histoire (d'où la référence au Principe Espérance de Bloch, philosophe marxiste), pour enfin proposer son éthique de la responsabilité et les modalités qu'elle entraîne.
[...] L'avènement d'une utopie suppose une absence de limites dans les moyens, tandis que la responsabilité, elle, insiste sur la considération des conséquences de nos progrès techniques. Cependant, le marxisme n'est pas pour lui à rejeter totalement puisqu'il oppose au capitalisme une économie de besoin, tandis que celui-ci propose une économie de profit, source de gaspillage et de consommation excessive. Il souligne également, malgré ses mauvais côtés, les avantages d'un pouvoir fort capable d'imposer des mesures impopulaires. Par ailleurs, le marxisme est teinté de moralisme qui prône un certain ascétisme et une recherche du bien commun, et prône l'égalité effective entre les hommes. [...]
[...] Jonas part du principe que l'humanité doit exister («L'existence de l'humanité dont l'impératif semble aller de soi, n'est plus du tout un fait assuré de nos jours. Au contraire, par son énorme pouvoir qu'il a avant tout grâce à la technique moderne, l'homme a désormais les capacités de s'autodétruire en peu de temps étant donné qu'il en tant qu'être vivant, une valeur absolue qu'il est nécessaire de protéger. De plus, l'humanité doit aussi pouvoir décider des conditions de son existence, nous ne pouvons pas décider légitimement du sort de toute l'humanité. [...]
[...] Quant à la critique de conservatisme, elle peut être facilement retournée en pensant que le plus conservateur est celui qui veut garder un mode de production et de pensée qui date de la deuxième révolution industrielle, sans considérer les nouveaux enjeux et les limites des anciens modes de production. De plus, Jonas ne critique pas la technique en tant que telle mais les effets néfastes qu'elle engendre du fait de son non contrôle. On peut remarquer que l'ouvrage a été rédigé en 1979 et qu'il est d'une actualité déconcertante. Il faut également souligner que Hans Jonas ne verse pas dans la technophobie. [...]
[...] De ce fait, on doit envisager la pire des solutions pour empêcher sa réalisation. A ceux qui pensent que l'éthique de Jonas est excessivement pessimiste Jonas répond que le plus grand pessimisme est pour ceux qui pensent que le progrès est toujours nécessaire pour améliorer notre société. Dans la suite de son œuvre, Jonas critique l'idée de progrès et l'utopie, de la technique vue comme une vocation de l'humanité. Il souligne les limites de l'utopie marxiste qu'il voit comme achèvement de l'utopie technicienne. [...]
[...] Le Principe Responsabilité de Hans Jonas Biographie de Hans Jonas Hans Jonas est né en 1903 en Allemagne dans une famille juive allemande. Très tôt conscient du danger que représente l'Allemagne nazie, il s'exile en Palestine en 1933, puis au Canada en 1939, pour finir par s'établir à New York de 1955 à 1976. Hans Jonas a été l'élève de philosophes célèbres, comme Husserl, Heidegger ou encore Bultmann aux côtés de Hannah Arendt. Il s'est d'abord fait connaître par sa thèse doctorale sur la gnose puis par ses travaux en philosophie de la biologie plus tard aux Etats-Unis. [...]
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