L'article fut présenté lors d'une conférence sur l'identité corps-esprit en 1978 à la Rice University (Houston), puis publié en 1980 dans « Readings in the Philosophy of Psychology ».
David Kellogg Lewis est une figure majeure de la philosophie analytique. L'article présenté ici, compare fonctionnalisme, matérialisme et behaviorisme à travers les différentes solutions proposées au problème des deux paradigmes que sont la douleur du fou et la douleur du martien. Il suppose deux êtres : un fou qui a le même fonctionnement physique que nous, mais qui réagit à des stimuli différents de ceux des hommes normaux et d'une manière qui n'a rien de commune avec la nôtre et un martien dont le corps a un fonctionnement radicalement différent, mais qui réagit identiquement à nous pour des causes semblables. Plus généralement, l'auteur pose la question de l'univocité de la notion de douleur, qui, pouvant être présente dans différents organismes oblige la philosophie de l'esprit à s'interroger tant sur ses causes que sur la manière dont elle se manifeste. Une théorie de l'esprit crédible doit pouvoir expliquer des douleurs distinctes et il semble que cela ne soit pas le cas des théories passées en revue. Plus qu'une comparaison, Lewis, introduit sa propre thèse qu'il partage avec David Armstrong, lui-même philosophe analytique, et développe la notion de référence non rigide. Nous nous intéresserons à ces différents points en respectant la structure du texte composée de 8 parties et d'une postface plus tardive datant de 1983.
[...] Ces personnes confondent notamment le rouge et le vert, néanmoins, elles se comportent d'une manière parfaitement normale, elles appliquent le mot rouge aux sensations vertes et le mot vert aux sensations rouges. De cette façon, on peut dire qu'elles sont dans des états qui ont la même fonction que les états d'une sensation de rouge chez une personne ordinaire. Même si les personnes sont dans des états de sensation de vert, elles déclarent que la chose se trouvant devant leurs yeux est rouge. [...]
[...] Lewis, contrairement à ce que déclare l'ami des qualia admet parfaitement que la douleur possède un caractère phénoménal, qu'il y a quelque chose d'intrinsèque à notre être dans la manière dont nous ressentons un état. Les états mentaux d'expérience vécue constituent une perspective particulière : Nous sommes conscients de quelque chose quand nous éprouvons de la douleur Le contenu phénoménal apporte une donnée supplémentaire, nous permettant notamment de reconnaître l'état en question. Lewis et ses adversaires peuvent s'accorder sur ce point. En revanche, ce que l'auteur discute c'est ce que l'on apprend exactement à travers la connaissance phénoménale. [...]
[...] Il lui manque l'impression sensorielle que des objets de couleurs causent chez les humains ayant une vision normale. L'impression sensorielle n'est pas la couleur elle-même, mais elle dit quelque chose d'autre que la physique. Lorsque Marie sort de sa prison et perçoit enfin des couleurs, on peut dire qu'elle a une sensation de couleur et sait désormais comment ces couleurs apparaissent aux êtres humains. Jackson soutient que cette connaissance se rapporte à des faits que Marie n'avait pas connus auparavant même si elle connaissait toutes les propriétés physiques et fonctionnelles du rouge. [...]
[...] Ce tableau permet en quelque sorte d'établir un résumé de la situation, même si l'importance donnée aux différents critères pourrait être discutée, on remarque que ni le martien, ni le fou ne sont exclus, si on les place respectivement dans leur population de référence, les critères étant pour le moment considérés comme disjonctifs. Lewis décide de complexifier son propos en proposant une extension de son expérience de pensée : Nous pouvons également envisager le cas d'un martien fou qui serait aux autres martiens ce que le fou est à nous Que se passe-t-il par rapport aux critères établis précédemment ? [...]
[...] l'auteur poursuit s'il sent que ça lui fait mal, alors il a mal, quel que soit le rôle causal ou la nature physique de son état. Sinon, il n'a pas mal À ce stade, il n'y a plus de distinction entre le fou et le martien, la douleur est séparée de son contenu conceptuel, elle est perçue comme un sentiment, comme une chose que l'on éprouve. La douleur fait partie des qualia, qui désignent les manières particulières que nous avons de ressentir et de voir les choses. Les états mentaux comme la douleur sont des états conscients, consistant en certaines expériences vécues. [...]
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