La rhétorique ne sert qu'à persuader les auditeurs, et il ne s'agit que d'une flatterie, qui plaît au lieu de faire le bien. En effet, l'agréable et le bon sont deux choses différentes. Pour mener une vie bonne, et donc être heureux, il vaut mieux subir l'injustice plutôt que la commettre. Celui qui la commet doit être puni, pour extirper le mal de son âme, sans quoi il sera davantage malheureux. De plus, ce qui fait les Hommes justes, c'est la règle et l'ordre de l'âme. Ainsi, l'Homme qui doit gouverner la cité est celui qui rend les citoyens plus justes, et non celui qui sait leur plaire.
3) Mouvement
a - Présentation
Le Gorgias est construit comme une pièce de théâtre : il s'agit d'un discours entre Socrate, qui représente les idées de Platon (qui fut son disciple) et différents interlocuteurs ayant chacun une personnalité propre. Ces interlocuteurs sont au nombre de trois et représentent le point de vue des sophistes et des écoles de rhétorique, adversaires de Platon. Ils s'adressent à Socrate les uns après les autres, ce qui structure donc le texte en trois parties, plus une dans laquelle Socrate s'exprime seul. Il commence par expliquer ce qu'il reproche à la rhétorique avant de démontrer comment, selon lui, il faut vivre. Il argumente selon un procédé particulier : il n'énonce jamais ses idées d'entrée mais les fait admettre progressivement à son vis-à-vis par une série de questions.
b - Gorgias
Socrate commence par montrer que la rhétorique sert à persuader un auditoire et uniquement à cela. A quel propos ? La rhétorique fait croire (et non savoir) à ce qui est juste et injuste. Devant un public non averti, l'orateur est plus persuasif en matière de médecine que le médecin - bien que moins compétent. Puis, Socrate fait dire à Gorgias que celui-ci doit enseigner à ses élèves orateurs ce qui est juste, et que pourtant ceux-ci commettent des injustices ; ce qui est contradictoire (...)
[...] Il faut donc toujours s'attendre à être jugé. Platon essaie peut-être de montrer que dans la cité idéale qu'il souhaite, chacun doit être irréprochable, et parce que c'est la clé du bonheur, et parce que les sages seront là pour les surveiller. Ou alors, peut-être s'agit-il d'une menace à l'encontre des Hommes injustes qui se croient intouchable - les sophistes, par exemple ? [...]
[...] b - Gorgias Socrate commence par montrer que la rhétorique sert à persuader un auditoire et uniquement à cela. A quel propos ? La rhétorique fait croire (et non savoir) à ce qui est juste et injuste. Devant un public non averti, l'orateur est plus persuasif en matière de médecine que le médecin bien que moins compétent. Puis, Socrate fait dire à Gorgias que celui-ci doit enseigner à ses élèves orateurs ce qui est juste, et que pourtant ceux-ci commettent des injustices ; ce qui est contradictoire. [...]
[...] Platon dans le Gorgias s'attaque peut-être plus spécifiquement à ses adversaires, les sophistes. Pour vivre heureux, il faut toujours préférer subir l'injustice que le commettre. Platon démontre qu'il est plus dommageable d'être injuste, dans toutes les situations. Pourtant, lorsqu'on applique cette maxime dans la pratique, est-il vrai que je me sentirai plus heureux en étant lésé, alors même que commettre, par exemple, un mensonge me l'aurait évité ? D'un côté, savoir qu'on a été injuste rend mal à l'aise ; on en éprouve souvent de la culpabilité et il est vrai que parfois, se dénoncer et donc être puni peut représenter un soulagement. [...]
[...] Peut-être Platon veut-ils dire que dans le monde des vivants, les Hommes injustes peuvent se protéger grâce à leur pouvoir et à leur argent, mais que le sage les démasquera toujours. Que penser du fait que les juges doivent être également nus ? On peut l'interpréter comme une injonction à l'impartialité. Platon a été particulièrement révolté par la mort de Socrate, son maître, à la suite d'un procès injuste orchestré par ses ennemis. Zeus dit également qu'on ne pourrait plus connaître le jour de sa mort donc du jugement. [...]
[...] Il va donc plus loin dans son argumentation en affirmant que la rhétorique n'est pas un art, mais une routine, une partie de la flatterie. Les arts sont au nombre de quatre : ceux du corps, médecine et gymnastique ; et ceux de l'âme, législation et justice. La flatterie se glisse derrière ces arts, substituant l'agréable au bien (qui sont deux choses différentes) : cuisine, toilette, sophistique, rhétorique. Ayant défini cela, Socrate pose que, si la puissance est un bien pour celui qui la possède, alors les orateurs et les tyrans ne sont pas puissants. [...]
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