Il s'agit d'un résumé de l'article de Paul Valéry, "Philosophie de la danse" très utile pour traiter des sujets sur l'art et la technique et philosophie.
La problématique est la suivante : Est-ce le non-nécessaire, l'arrachement à sa nature, l'accès à sa condition qui procure ce plaisir ?
[...] Philosophie de la danse, Paul Valéry La danse vient d'une pratique populaire, et pourtant, elle n'est pas qu'un divertissement mais aussi un art sérieux et vénérable. La danse est la libération du corps car elle exploite des mouvements non-nécessaires à la vie physiologique mais dans lequel on trouve un plaisir, une ivresse. « Car nos actes utiles sont finis. Ils vont d'un état à un autre » = un infini à trouver dans le non-nécessaire car l'homme est investi d'un excédent : il voit trop, plus que nécessaire, peut accomplir des mouvements, bouger des muscles, plus que nécessaire. [...]
[...] Elle se détache des lois naturelles du corps pour les surpasser, se jouer d'elles. La danse fait abstraction de tout son environnement : il ne reste que le corps et la terre. La danseuse est dans un autre monde qu'elle crée grâce à son art, un monde dont les règles sont différentes puisqu'aucun geste n'y est accompli par nécessité. La danse est comme un « somnambulisme artificiel » : rien n'est extériorisé, tout n'est qu'en soi et pour soi. Ces mouvements s'opposent à ceux opérés dans notre monde pratique qui cherchent le rendement : la voie la plus économique pour satisfaire le plus aisément c'est-à-dire le plus rapidement et le plus abondamment ses besoins ; on localise alors un objet extérieur. [...]
[...] La danse « se déduit », « se dégage » et « s'oppose » à la vie ordinaire. Ce raisonnement est valable pour tous les arts qui ont tous des gestes afin de produire une œuvre : un poème est une action, tout aussi évanescent et sans but que sa création même ; c'est la création d'un temps à sa mesure. Et comme le pianiste virtuose. Mais restriction à liberté pianiste : la technique (rythme, par exemple). Une œuvre n'est jamais achevée question de l'infini. [...]
[...] L'homme se différencie ainsi des animaux qui, eux, ne font rien inutilement. Si les chats jouent avec les souris, si les chiens sautent aux nez des chevaux, c'est qu'ils ont une énergie surabondante à dépenser et qu'ils travaillent par là même leurs attaques offensives ou défensives. Ainsi, les animaux ne perdent pas une minute tandis que les hommes se « regardent vivre », cherchent à se donner de l'importance, de la valeur en développant des capacités qui ne sont pas vitale, inutiles. [...]
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